De la France des Lumières à la Start up nation à la bougie

Le 04/12/2022 1

Article du 4 décembre 2022

 

Ces derniers jours, le gouvernement s’est mis en ordre de marche pour nous annoncer de futures coupures d’électricité. Nous vivons désormais sous la menace. Comme pour la crise Covid, nous sommes les responsables, c’est de notre comportement que va dépendre le fait de devoir couper ou pas. Souvenez-vous, il y a encore un an c’était : « Si vous n’êtes pas sages (entendre : mettre le masque, se vacciner) nous serons obligés de vous reconfiner… pour sauver l’hôpital ». C’était de notre faute si les hôpitaux ne pouvaient accueillir les patients.

Castex l’avait dit, texto : « Pour sauver l’hôpital, ne tombez pas malade ! ». Les politiques successives de désagrégation de l’hôpital étaient dédouanées de toute responsabilité. Avec l’électricité, c’est le même refrain. Ecoutez Macron (https://www.tf1info.fr/politique/video-jt-de-13h-de-tf1-interview-exclusive-coupures-de-courant-retraites-ukraine-vladimir-poutine-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-interview-d-emmanuel-macron-2240681.html) hier sur TF1 :

"Si tous ensemble nous tenons le plan de sobriété présenté par le gouvernement, (...) c'est-à-dire de réduire d'environ 10% par rapport à notre consommation habituelle, (...) et si EDF continue le travail, (...) alors oui, nous pourrons passer cette période, même avec un mois de décembre et de janvier froids", a assuré le chef de l'État. "Cela dépend de nous", a-t-il insisté, appelant à "la responsabilité, mais pas la panique".  

Le gouvernement menace d’un côté, puis il nous dit « ne cédons pas à la panique ». Et c’est à nous de faire les efforts, ce qui signifie au fond que nous sommes les responsables. On nous culpabilise, et exactement de la même manière le mari violent disant à sa femme : « S’il te plait, aide-moi, arrête de te comporter ainsi, sinon je vais devoir te battre encore, et tu sais que je n’aime pas ça ». C’était ce ressort pervers que l’Etat activait pendant le Covid. Il le réutilise avec l’électricité. L’Etat, en qui j’avais encore, jusqu’au Covid, une relative confiance pour garantir mes libertés, assurer un minimum d’égalité en redistribuant, s’est mué en un pervers narcissique qui ne cesse de menacer ses citoyens. Au moindre comportement indésirable, on enferme, on privait hier de droits et demain de biens : l’électricité.

Mais aucune analyse n’est faite par nos gouvernants pour savoir pourquoi nous en sommes là en 2022. C’est très commode. En appelant « crise énergétique » un phénomène qui est le résultat de deux politiques, pour l’une directement de ce gouvernement, et pour l’autre issue du précédent quinquennat (et même du temps où Macron était ministre du budget sous Hollande), on « naturalise » en quelque sorte le phénomène : « Que voulez-vous, c’est la faute à la crise énergétique ! ».

Déconstruisons un peu tout cela et examinons les faits, en deux parties car la dite crise est double :  manque d’électricité d’une part, coût d’autre part.

1. La rareté organisée de l’électricité

Comment expliquer que la France qui il y a dix ans vendait de l’électricité dans toute l’Europe puisse devoir demain se chauffer à la bougie, fermer des écoles le matin, empêcher des entreprises de tourner, laisser des gens dans leur appartement sans chauffage, sans lumière, sans de quoi se faire à manger, sans téléphone ni internet ?

Ce n’est pas le fruit d’une catastrophe naturelle mais le résultat d’une politique concertée.

Je vais donner la parole à Yves Bréchet, ancien Haut-commissaire à l’Energie atomique et membre de l’Académie des sciences. Il a été auditionné le 29 novembre 2022 par la commission d’enquête parlementaire visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France.

Tout le monde conviendra que l’on n’est pas, avec un ancien haut fonctionnaire français s’exprimant devant la représentation nationale, dans une enceinte complotiste. Vous allez voir qu’il ne mâche pas ses mots :

Le programme électronucléaire français a été décidé politiquement et mis en œuvre industriellement par un Etat stratège dans une situation de crise menaçant la souveraineté énergétique du pays. La clé de voûte de cette stratégie était, identifiée dès les années 70, la filière à neutrons rapides qui permettait, le moment venu, de requalifier des déchets en ressources, et d’assurer l’indépendance du pays en termes de ressources en uranium. On a alors un « nucléaire durable » , qui n’utilise aucune  ressource naturelle par définition épuisable, et résout la question des déchets. Un système circulaire pratiquement parfait et à émission de gaz à effet de serre minimal.

On était au début des années 70. La France voulait assurer son indépendance électrique, la voie prise alors nous a permis d’en bénéficier.

Quelques mots de plus sur cette filière à neutrons rapides, connue sous le nom de projet ASTRID :

La « fermeture du cycle des matières nucléaires » vise à éviter l’accumulation des déchets nucléaires, dont le déchet majeur est le plutonium, et à tirer le maximum d’énergie des matières premières issues du minerai d’uranium. Il se trouve que les réacteurs à neutrons rapides (RNR) sont capables de brûler tous les isotopes du plutonium et donc de transformer ce déchet en ressource. Ils peuvent également   brûler l’uranium naturel  et l’uranium appauvri.  Les RNR peuvent donc transformer les déchets, en particulier le plutonium, en ressource, et consommer toutes les matières fissiles issues de la mine. Ce faisant, de facto, les RNR permettent une gestion rationnelle de la ressource « site de stockage profond ».

Dans un temps de crise climatique et de tension sur les ressources énergétiques, cette filière présentait énormément d’avantages, recyclant les déchets. Pourtant, l’Etat décide de lui tourner le dos.

Dans une situation de crise au moins aussi importante, la crise climatique, et malgré des discours apparemment volontaristes pour la combattre, l’Etat français peine à assumer ce qui est un atout qui lui donne une électricité à 90% décarbonée, et vient de prendre une décision lourde de conséquences en abandonnant la filière à neutrons rapides au moment même ou de grands états impliqués dans le nucléaire comme la Russie ou la Chine accélèrent leurs développements.

Cette décision, faisant suite à une série de renoncements concernant le parc électronucléaire, est emblématique de la disparition de l’Etat stratège en matière énergétique, et de la transition d’un « Etat stratège » vers un « Etat bavard ». Elle est aussi révélatrice d’une désinformation continue concernant cette filière, désinformation acceptée par l’Etat, quand elle n’est pas organisée par lui.

Yves Bréchet poursuit sur les conséquences de cet abandon qu’il date précisément de 2018, quelle que soit la part future du nucléaire dans notre « mix énergétique » :

L’utilisation, même « modérée » du nucléaire impose de fermer le cycle (comprendre : aller jusqu'au bout du cycle d'exploitation du plutonium) sauf à laisser la filière nucléaire s’étouffer sous ses propres déchets.  Ne pas fermer le cycle condamnerait, à terme, le nucléaire dans notre pays. Fermer cette option sans le dire, forcerait la décision politique de façon malhonnête en donnant de facto au nucléaire un statut d’énergie de transition. Garder l’option de fermeture du cycle laisse au contraire possible l’usage du nucléaire dans la proportion qui sera nécessaire car à tout moment le flux de matières entrant et sortant sera équilibré, sans accumulation, comme c’est le cas actuellement, de déchets non ultimes.

Ne pas fermer le cycle, c’est rendre le nucléaire non viable parce que non durable ; c’est tout simplement irresponsable, et c’est politiquement indéfendable car on prive le politique d’une marge de manœuvre et, de facto, on «décide » à sa place.

Pour Bréchet, ces décisions, qu’il ne veut pas interpréter en termes de « pourquoi ? », sont au moins le fruit d’une méconnaissance profonde des dossiers et des enjeux par les cabinets ministériels :

La propension à considérer que des technologies en développement (l’hydrogène comme vecteur énergétique, les smart grids…) peuvent être, en situation d’urgence climatique, des technologies à déployer massivement dans l’instant, témoigne d’une méconnaissance profonde des délais de développement : quand on doit répondre à une urgence, on se doit d’utiliser en priorité les technologies déjà disponibles. Et l’urgence climatique est patente depuis au moins dix ans.

Inversement, la procrastination sur toutes les décisions concernant le nucléaire, la politique d’annonce dans l’attente des décisions concrètes de mise en chantier, montre une ignorance stupéfiante de l’inertie intrinsèque des industries lourdes et de la nécessité d’une vision stable à long terme pour conserver au bon niveau un outil industriel.

Il précise sa pensée devant la commission parlementaire :

Ces dysfonctionnements ont des causes profondes.

La première est l’inculture scientifique et technique de notre classe politique. (…)

La seconde est le rôle des « conseillers techniques » dans les cabinets ministériels.  Quel que soit le prestige de leur diplôme, ils se retrouvent à conseiller sur des sujets qu’ils ne maitrisent généralement pas un ministre qui ne se pose même pas la question. Leur premier souci sera trop souvent de ne dire à leur ministre que ce qu’il a envie d’entendre pour ne pas nuire à leur carrière à venir. Il n’est guère surprenant que lesdits conseillers n’aient qu’un enthousiasme limité à réunir un comité à l’énergie atomique qui aurait tôt fait de mettre à jour leur lacunes.

J’arrête là sur ce volet. Si vous avez envie d’en entendre plus c’est ici, avec son audition de deux heures par la commission parlementaire :

https://youtu.be/L0ZX3moD_mQ

Sinon, vous pouvez aussi lire le compte-rendu dont j’ai tiré les extraits, c’est plus rapide :

https://www.revuepolitique.fr/audition-a-lassemblee-nationale-de-yves-brechet/

Et vous pouvez revoir les déclarations d’Emmanuel Macron sur la « nécessaire sortie du nucléaire » (mais pourquoi ???) avec 14 réacteurs à arrêter d’ici 2035 (https://www.liberation.fr/france/2018/11/27/nucleaire-macron-annonce-des-fermetures-de-reacteurs-sans-brusquer-edf_1694550/). Personne ne nous dit pourquoi au juste. Personne ne nous explique non plus comment on va remplacer 14 réacteurs nucléaires : combien il va falloir d’éoliennes (dont personne ne veut dans son jardin et qu’on ne sait recycler) et combien de panneaux solaires (à durée très limitée, sans recyclage durable, nécessitant énormément de ressources de construction) pour compenser ? Une chose est sûre : si jamais on échappe aux coupures cette année, elles vont devenir notre lot quotidien d’ici quelques années. Dans quel état sera notre pays ? Mais Macron continue de fanfaronner sur TF1 (https://www.tf1info.fr/politique/video-jt-de-13h-de-tf1-interview-exclusive-coupures-de-courant-retraites-ukraine-vladimir-poutine-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-interview-d-emmanuel-macron-2240681.html) :

"Nous avons tout pour sortir plus forts, plus grands de ce moment un peu difficile de notre histoire, et nous avons peut-être plus que beaucoup de nos voisins, donc nous allons y arriver", a lancé le chef de l'État depuis La Nouvelle-Orléans, après avoir passé en revue de nombreux sujets de préoccupation des Français, du risque de coupures de courant cet hiver à la réforme des retraites, en passant par le soutien de la France apporté à Kiev. 

Ou il est idiot, ou il nous prend vraiment pour des cons avec ce genre de discours sur la grandeur de notre pays.

2. Le coût de l’électricité

Il n’y a pas que les coupures dans la vie. Quand on va avoir la chance de pouvoir s’éclairer, il faudra payer beaucoup plus cher. C’est le deuxième aspect de ce que l’on nomme commodément la « crise de l’énergie ».

Des communes craignent de ne pouvoir payer les factures. https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/jusqu-a-10c-dans-les-classes-face-a-la-flambee-des-prix-de-l-energie-les-communes-peinent-a-chauffer-les-ecoles_5496156.html

Je vous laisse lire, mais sachez qu’avant Toussaint, il faisait frais dans certaines classes en France : 10 degrés en maternelle, c’est pas beaucoup. Les découpages, avec des moufles, c’est un sport de combat. Heureusement 20 minutes nous dit que tout va bien, c’était temporaire ! Le chauffage est là :

https://www.20minutes.fr/societe/4012879-20221203-nombreuses-ecoles-elles-vraiment-chauffage-pieces-10-degres

Ouf… on a eu… froid !:)

Mais les communes vont devoir payer au prix fort parfois : la mairie de Limeil-Brévannes évalue à 3,7 millions d'euros le surcoût lié à la hausse des prix de l'énergie. "Le coût du chauffage tel qu'il est annoncé va mettre l'ensemble des communes de France face à un mur." déclare Julien Laudet-Haddad, directeur de cabinet à la mairie de Limeil-Brévannes, à France info.

La filière lait est très inquiète, les coûts de production liés à l’électricité explosent (200% en 2023). Les bouchers disent la même chose. On va donc aussi manquer de lait, de yaourts et de viande ? En France ??? Des boulangers ont dû fermer : les factures explosent. Indépendamment des coûts, la filière lait aurait les pires ennuis en cas de coupures électriques https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/prix-du-gaz-penurie-de-carburants-l-industrie-laitiere-tire-la-sonnette-d-alarme-6993aaa4-4eb7-11ed-a189-3650eb1fe45e

Extrait :

« On ne peut pas prendre le risque d’un délestage (coupure ponctuelle d’électricité, NDLR) qui se traduirait par un arrêt de la collecte laitière. » François-Xavier Huard, PDG de la Fnil, le syndicat français des entreprises privées laitières (300 usines, 36 000 salariés), tire la sonnette d’alarme. Il faut dire que certains patrons de laiteries et fromageries, adhérents de la Fnil, ne sont pas sortis rassurés de leur déjeuner avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, organisé au salon de l’alimentation Sial, mi-octobre, à Paris. « Aucune entreprise de l’agroalimentaire ne serait actuellement dans le périmètre, très régalien, des industries dispensées de délestage… » Le ministre avait pourtant déclaré que l’agriculture serait prioritaire cet hiver. « On demande à être rassurés très vite sur notre approvisionnement, il y va de la compétitivité de nos entreprises… »

Comment en est-on arrivé là ?

Pourquoi les prix de l’électricité explosent-ils ? Comment est fixé le prix du KWh ?

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pourquoi-les-prix-de-gros-pour-l-electricite-sont-plusieurs-fois-moins-cher-en-espagne-et-au-portugal-928495.html

Les prix de gros sont en effet fixés par la centrale marginale, c'est-à-dire la dernière centrale qu'on doit mettre en route pour équilibrer offre et demande d'électricité. C'est la plus chère à faire tourner, celle au gaz, souvent, sauf en France où (si le parc nucléaire n'était pas déficient) elle serait (le plus souvent) nucléaire ou hydroélectrique, à faible coût.

Vous avez lu ? Le prix de toute l’électricité produite est in fine celui du dernier KWh qui entre sur le réseau pour éviter le défaut de fourniture. Même si 95 % sont produits à bas prix (nucléaire, solaire), il suffit qu’on doive faire appel in fine à une centrale à gaz pour que ce soit le prix de cette dernière électricité produite qui donne le cours de l’ensemble. J’en conviens, c’est dur à comprendre, mais c’est ainsi qu’en a décidé l’UE. Comme on est tous interconnectés, on paie le prix de la dernière centrale à gaz de Pologne par exemple.

Le 9 septembre 2022, Le Monde avec ses « Décodeurs » (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/10/06/pourquoi-le-prix-de-l-electricite-depend-de-celui-du-gaz-et-autres-questions-sur-les-factures-a-venir_6140985_4355771.html) nous explique que c’est à cause de la guerre en Ukraine et des Russes qui ont baissé « drastiquement » leurs exportations de gaz.

La guerre en Ukraine. Une part importante de l’électricité en Europe est produite à partir de gaz naturel, ce qui entraîne un couplage des prix entre le gaz et l’électricité. Or, le prix du premier a augmenté, alors que la Russie a baissé drastiquement ses exportations de gaz vers l’Europe.

On pourrait rappeler que c’est l’UE qui a décidé de boycotter ce gaz, qu’il y a fort à parier que les Russes eux-mêmes n’ont pas fait sauter Nord Stream et que donc nous payons directement le prix de notre politique de sanctions ? Censée mettre à genoux la Russie, cette politique va nous conduire à devoir payer si cher l’électricité que… nous allons individuellement apprendre à nous en passer. E. Borne annonce +15% sur notre facture en janvier. Ce n’est qu’un début.

Toujours Le Monde :

L’Union européenne peut-elle agir sur les prix ?

Oui, les ministres européens de l’énergie se sont accordés le 30 septembre sur des mesures d’urgence destinées à limiter l’explosion des factures d’électricité.

Les responsables ont validé des propositions présentées à la mi-septembre par la Commission européenne, visant à imposer une réduction de la demande d’électricité « d’au moins 5 % » aux heures de pointe.

Tiens tiens, c’est intéressant : cette baisse de 5% aux heures de pointe ne nous ramènerait-elle pas aux coupures envisagées par le gouvernement français ?

Et à part nous couper le courant, quelle autre piste pour l’UE ?

Une majorité d’Etats membres (quinze, dont la France, la Belgique, l’Italie et l’Espagne) estiment qu’il faut encore s’attaquer au « problème le plus grave », en plafonnant les prix de gros du gaz sur le marché européen. L’Allemagne, qui était le pays le plus dépendant du gaz russe, a aussi jusqu’à présent rejeté l’idée.

Sachez que la Norvège, pays producteur de gaz, s’y oppose aussi. Nous allons grelotter, mais on saura pourquoi. On ne va surtout pas toucher à un marché si délicieusement spéculatif, même Le Monde le dit :

Depuis les années 1990, l’Union européenne (UE) a progressivement ouvert les marchés nationaux de l’électricité à la concurrence pour harmoniser et libéraliser le marché européen, et mieux l’interconnecter. Le réseau de transport européen d’électricité assure aujourd’hui la sécurité d’approvisionnement et les échanges entre trente-cinq pays.

Ce marché s’appuie sur une place boursière européenne, EPEX Spot SE, sur laquelle s’échangent les mégawattheures (MWh), avec des cours qui varient selon les pays en fonction de l’offre et de la demande. Elle constitue une place spéculative qui réunit producteurs, fournisseurs et négociants, qui achètent et vendent de l’électricité (nucléaire, renouvelable ou fossile), pour des livraisons immédiates ou différées.

 

Si vous voulez comprendre encore pous de choses sur la manière dont l'obligation de la mise en concurrence d'EDF par l'UE a mis en péril le fournisseur dit "historique", voici deux vidéos, l'une et l'autre expliquent les mêmes phénomènes : cela vaut vraiment la peine ! Sinon, passez à la conclusion.

 

Conclusion 

Le pompier était bien le pyromane : après avoir démantelé après d’autres gouvernements hollandiens et surtout macroniens nos capacités de production électriques (et le pire est à venir d’ici 2035), E.Borne vient benoitement nous expliquer comment on va devoir vivre sans électricité. Les parents s’organiseront la veille pour garder leurs enfants déscolarisés faute d’électricité. Quand on en aura, on nous annonce qu’on devra se résoudre à la payer bien plus cher que ce qu’elle n’aura réellement couté juste parce que le prix de cette énergie est désormais soumis à des tensions spéculatives d’une part organisées par l’organisation UE de l’énergie, et d’autre part aux décisions va-t-en guerre de quelques dirigeants européens inféodés aux USA : on savait depuis 6 mois que ces décisions nous menaient dans le mur (http://informations-covid.e-monsite.com/blog/nous-autres-civilisations-nous-savons-maintenant-que-nous-sommes-mortelles-paul-valery.html). Eh bien, on y est ! Gouverner, c’est prévoir ? Ils ont prévu le mur et nous y ont conduits. Maintenant, ils nous expliquent comment on va rentrer dedans « en douceur ». Merci !

Après la crise Covid, cet épisode énergétique ébranle un peu plus ma confiance dans l’Etat. Elevé dans des convictions solidement de gauche, je croyais encore un peu, en dépit de toutes les offensives ultra-libérales menées depuis la décennie 1990, en l’Etat Providence. J’étais l’héritier des idéologies des Lumières. Je n’imaginais pas un jour que je deviendrais pessimiste comme Hobbes. Dns mon imaginaire politiquer, l’Etat Léviathan a pris la place de l’Etat Providence.  Les Lumières, c'est fini ! J'aurai du mal à pardonner cet abandon à E. Macron.


Commentaires

  • JOSEPH Alain

    1 JOSEPH Alain Le 04/12/2022

    Remarquable analyse comme d'habitude. En lisant entre les lignes et afin de ramener cet article à un discours "vulgum pécusien" je crois que nous pouvons affirmer que cette situation n'est pas arrivée par l'opération du St Esprit et qu'elle a été préméditée depuis plusieurs années. Encore fallait-il, pour qu'elle puisse se réaliser, prendre le pouvoir de pratiquement tous les états grâce à une corruption sans précédents. Existe t-il une solution de "retour en arrière" ? Sommes-nous dans la lésion irréversible ? En tout cas, la suppression des petits commerces ne fait que s'accroître, la pauvreté allonge son nez, l'éducation des enfants s'amoindrit, la vaccination étale ses tentacules pathologiques au fur et à mesure que le temps passe ce qui permettra de dire que "ce n'est pas la vaccination" et on continue à fermer des lits dans les hôpitaux. Parallèlement les amusements de toutes sortes, le sexe et le sport prennent une place majeure. Du pain et des jeux qu'ils disaient.
    Existerait-il une solution pour boycotter tous ces cons qui nous gouvernent et nous informent et pour essayer de créer des groupes où chaque groupe forme une société autarcique indépendante ? Je crois que c'est possible.

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