Cachez ces chiffres que je ne saurais voir : fin des données australiennes

Le 12/01/2023 0

Article du 12 janvier 2023

 

"On peut discuter de tout, sauf des chiffres". Tout le monde se souvient de ce slogan du Ministère français de la Santé. Comme s'il y avait une Vérité des chiffres ! Comme si les chiffres n'étaient pas élaborés par des personnes, mais passons. Et quand les chiffres ne sont pas bons ? On les supprime : c'est simple, non ? Le Ministère de la Santé de Nouvelles Galles du Sud (Etat de Sidney, Australie) vient de publier le premier rapport de suivi hebdomadaire 2023 concernant les cas de Covid 19 (décès, hospitalisation, soins intensifs avec Covid).

https://www.health.nsw.gov.au/Infectious/covid-19/Pages/weekly-reports.aspx

Comme annoncé fin décembre 2022, ils ont effacé les données sur le statut vaccinal des personnes concernées.

Voici le dernier rapport de 2022 :

Aus 1

En bas, aux 8 dernières lignes, on voit le nombre de personnes concernées et le nombre de doses de vaccins. Et voici le premier rapport hebdomadaire de 2023 :

Aus 2

Les précisions sur les status vaccinaux, les dernières lignes, ont disparu ! On a cassé le thermomètre, exactement comme l’ont fait au printemps 2021 l’Ecosse, puis la France en juin 2021. On efface les traces, on empêche de savoir ce qui se passe, on dissimule sciemment.

1. Que montraient ces données ?

Je l’ai exposé dans deux articles précédents

http://informations-covid.e-monsite.com/blog/faut-il-prendre-la-3e-ou-la-4e-dose-des-signes-alarmants-venus-d-australie.html, en octobre.

http://informations-covid.e-monsite.com/blog/quatrieme-dose-de-plus-en-plus-alarmant.html, la semaine dernière

Elles montrent que les personnes qui ont reçu 3 doses et plus encore celles qui en ont eu 4, sont clairement désavantagées en ce qui concerne les chances de décès avec Covid, et le fait d’aller à l’hôpital et en soins intensifs. Pire encore : plus le temps passe, plus ce groupe de personnes (stable numériquement depuis 3 mois) voit sa population de plus en plus concernée par ces événements graves, comme si leur immunité baissait avec le temps. Je dis bien « comme si » car je n’en sais rien, je ne suis pas médecin ni chercheur : mais comme simple citoyen (qui a été soumis à des dispositifs privatifs de liberté et à des injonctions intolérables à la vaccination), j’aimerais juste qu’au lieu de supprimer l’accès à ces statistiques, les autorités de santé australiennes (mais aussi les Françaises, qui gardent leurs propres chiffres et qui peuvent exploiter les australiennes) se demandent ce que signifient ces données qui augmentent soudain.

Pour rappel, voici les courbes « Hospitalisations avec Covid », en décembre 2022

Aus3

La courbe verte monte de manière exponentielle. Si en moyenne, on a pu avoir depuis le début de la campagne de la 4e dose 123 cas d’hospitalisation pour 1 million de personnes de cette catégorie (contre 0,7 pour 1 million en ce qui concerne les non-vaccinés), la courbe en est actuellement à 205 pour 1 million.

Entre la 3e dose et la 4e, la machine s’emballe. Mais que veut dire ce verbe s'emballer, que j'emploie par métaphore ? Le nombre de vaccinés à 4 doses n'a pas bougé depuis octobre. Ce qui change considérablement c'est que le nombre de personnes pour un million qui se présente à l'hôpital avec Covid, alors de 50 pour 1 million, est passé en deux mois à 205 pour 1 million. Une multiplication par quatre, toutes choses étant égales par ailleurs. Cela signifie-t-il que, le temps passant, leur santé face au virus est de moins en moins bonne ? Quelle autre lecture faire ? Eh bien, une autre lecture est encore plus inquiétante : leur santé tout court est moins bonne, pas seulement face au virus. En effet, les gens qui sont ici comptés sont ceux qui meurent, vont à l'hôpital avec le COVID, pas forcément à cause de lui : le rapport est clair sur cela, il explicite la manière dont il comptabilise les cas de Covid à l'hôpital. Cette précision permet une lecture maximaliste encore plus inquiétante : de plus en plus de personnes entrent à l'hôpital pour différents motifs, pas seulement COVID, et plus elles sont vaccinées, plus elles y vont. Et plus le temps passe, plus le nombre de vaccinés 4e dose est concerné. C'est l'hypothèse d'un système immunitaire fragilisé. Je dis bien l'hypothèse. Je ne peux absolument pas aller au-delà, mais le Ministère australien n'en dit rien, ne cherche rien.

Et voici la courbe des admissions en soins intensifs.

Une image contenant table

Description générée automatiquement

0 pour 1 million pour les non-vaccinés, mais 4,4 pour les 3 doses, et 18,5 pour les 4 doses.

Même constat d’emballement. Depuis deux mois, la population des 4e dose est la même. Mais alors qu'on compte environ 2 cas en soins intensifs par million de personnes à 4 doses fin octobre, on passe à 18,5 deux mois après. Multiplication par 9 de ce genre d'événement dans cette catégorie. On n'observe rien de tel chez les 3 doses. Et calme plat continu chez les non-vaccinés. De quoi s'interroger, non ? Voire s'inquiéter ? Dans tous les pays vaccinés, on observe par ailleurs une surmortalité en 2022, que la canicule ne parvient pas à expliquer : les adultes en-dessous de 80 ans sont également concernés, et la surmortalité, commencée avant l'été, se poursuit pendant l'hiver. Ce sont certes deux observations indépendantes, mais n'y a-t-il pas matière à investiguer ?

3. Comment les autorités sanitaires australiennes justifient-elles l’arrêt de la publication de ces données ?

Leur position est explicitée sur le site, en un paragraphe, qui se trouve également dans le rapport hebdomadaire.

Changements apportés à ce rapport

Le statut vaccinal des cas admis à l'hôpital, admis en soins intensifs et ceux qui décèdent ne sont plus rapportés ici. Ces données ont été incluses à partir de 2021, lorsque les vaccins ont été déployés pour la première fois, afin de suivre les tendances de la relation entre la vaccination et les résultats graves. Aujourd'hui, la majorité de la population a reçu au moins deux doses de vaccin (95,8 % chez les 16 ans et plus, près de 100 % chez les 65 ans et plus), et la majorité de la population a également été infectée par le COVID-19 (probablement plus de 80 %). Il existe également des différences dans le calendrier des rappels entre les différents groupes d'âge. L'âge est un facteur essentiel de la couverture vaccinale et un facteur de gravité, tout comme les conditions sous-jacentes. Compte tenu de cette complexité, la relation entre la vaccination et le risque de conséquences graves ne peut être déterminée à l'aide de ces seules données de surveillance. Les données du NSW contribuent aux études où ces facteurs peuvent être pris en compte.

La mise à jour des vaccinations contre le COVID-19, comme le recommande l'ATAGI, est le facteur le plus important pour se protéger contre les conséquences graves de l'infection.

Pour des recherches sur l'efficacité des vaccins, voir : https://aci.health.nsw.gov.au/covid-19/critical-intelligence-unit/covid-19-vaccines

Trois arguments sont donnés, que j’ai surlignés en jaune :

  • Il y a beaucoup de gens vaccinés et en plus presque tout le monde a eu le Covid, donc ces distinctions ne servent plus à rien… Euh, je peine à voir la logique : les non-vaccinés continuent à représenter un groupe de 14,5%, ils sont un parfait groupe-témoin au contraire.

 

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Et la comparaison entre ce qui se passe entre les 3 doses et les 4 doses, et ce qui ce passe est très différent, en termes de santé, ce n’est pas intéressant peut-être ? En termes de rhétorique, on est typiquement en présence de ce qu’on appelle un « non-argument ». Que tout le monde ait eu le Covid ou presque et que 85 % de la population soit vaccinée n'enlève en rien à l'intérêt d'observer ce qui se passe pour les différents statuts vaccinaux. Au contraire, même.

  • Le deuxième « argument » est également hors sujet : les calendriers de rappel ne sont pas les mêmes selon les âges. So what ? Que vous preniez la 4e dose après 3 mois ou après 6, cela change quoi au fait qu’il est utile de savoir ensuite ce qui se passe pour vous ? Encore un « non-argument » : faudrait apprendre à argumenter, les gars !

  • Enfin, cerise sur le gâteau, l’âge et les « conditions sous-jacentes » : relisez bien ce qui est en jaune. On est en train de nous dire, que les effets graves, c’est surtout lié à l’âge… et aux commorbidités. En gros, le vaccin ne sert à rien, ce qui compte c’est de savoir si vous êtes très vieux et très malade par ailleurs, surtout, pour prédire votre avenir. Ah, oui, effectivement. Ce n'est pas moi qui le dis c'est le Ministère. Ce n’est même plus un « non-argument » que nous livre le Ministère, c’est carrément ce qu’on appelle un « argument-contre » en rhétorique. Contre l’utilité du vaccin. N’en jetez plus !

(dans les rapports précédents, on trouvait toujours cette remarque : “Despite the substantial protection from COVID-19 provided by vaccination, older age remains a significant risk factor for serious illness and death with COVID-19, particularly when combined with significant underlying health conditions” Traduction : Malgré la protection substantielle contre le COVID-19 fournie par la vaccination, l'âge avancé reste un facteur de risque important de maladie grave et de décès lié au COVID-19, en particulier lorsqu'il est associé à des conditions de santé sous-jacentes importantes.” Le même aveu...)

  • Le discours ministériel ne manque pas de finir en rappelant l’importance de se faire vacciner (surlignement vert), d’avoir ses rappels à jours, alors que ses propres données disent exactement le contraire, pour peu qu'on prenne la peine de les lire. Le discours tourne à vide. Infondé, refrain absurde. Cela se verra moins quand se sera caché.  Alors on supprime !

3. Et maintenant ?

Dorénavant, si vous voulez vous informer, que vous soyez Australien ou pas, le site vous renvoie à un lien (surlignement bleu).
Ce lien, que peu de personnes iront explorer, vous renvoie à des études faites sur l’efficacité des vaccins, publiées dans des revues de médecine : pour Pfizer, par exemple, le site renvoie à deux études : la toute première étude, du 10 décembre 2020, affichant un taux d’efficacité de 95 %, puis une autre de février 2021, faite sur les populations israëliennes. Tout aussi impressionnante quant à l’efficacité.

Ces études sont bel et bonnes mais pour moi, elles sont loin de remplacer des données réelles, facilement accessibles et actualisées chaque semaine, portant sur la population générale, et surtout sans de potentiels liens d’intérêts entre publiants et laboratoires.

Conclusion

La semaine dernière, mon fils me disait : « Oui, je vois bien, comme toi, tu as raison. Tu ne te trompes pas dans ta lecture, je pense. Mais comment c’est possible que le Ministère publie ça et ne dise rien ? Ils voient pas ces chiffres, eux ? »

Ben si ! Ils voient ces chiffres, et ils voient la contradiction avec leurs discours.

Quand la réalité est en contradiction avec les discours, en démocratie, on change de discours.

Dans les régimes totalitaires, on ne donne plus accès à la réalité. Reste seulement le discours.

 

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