Pourquoi nos gouvernants préfèrent-ils entonner encore et toujours le discours de guerre quand Trump dit qu’il faut arrêter les frais ? Pour défendre la démocratie ? Pour repousser les Russes ? Ou pour trois autres raisons ?
Pendant le Covid, le discours fondateur de Macron, le « Nous sommes en guerre » de mars 2020 avait tétanisé l’opinion, prête ensuite à tous les sacrifices. Quand on est en guerre, on ne discute plus, il faut faire l’Union nationale derrière le chef face à l’ennemi commun.
Depuis février 2024, plusieurs dirigeants de l’UE tentent de nous faire croire que Poutine a un plan : envahir militairement l’Europe, une fois l’Ukraine avalée, et détruire avec cela les « démocraties », comme si nos pays étaient actuellement des parangons de démocratie, comme si l’UE comme institution était un espace démocratique.
Cette thèse de la Russie qui veut nous envahir et nous détruire ne repose sur aucun fondement, et rien ne permet de la soutenir. Elle relève du chiffon rouge que l’on agite sous le nez des peuples pour leur faire peur et leur faire accepter n’importe quoi. Discours de la Peur.
Elle est extrêmement dangereuse car elle participe d’une marche vers la guerre, de celles que l’on a connues en 1914 et en 1939 et dont on se demande encore comment elles ont pu aller jusqu’à l’embrasement final. Cessons de nous le demander et observons en direct ce qui se passe : les mêmes mécanismes sont à l’œuvre. Trump annonce la fin mais nos dirigeants ne veulent toujours pas la paix, ils cherchent la guerre : toutes leurs déclarations vont toujours dans ce sens. C’est assez terrible à dire, mais c’est ainsi. Pourquoi font-ils cela ?
Dans l’immédiat :
1. Ils se servent de la guerre pour tenter de sauver leur pouvoir, comme des autocrates acculés qui s’agrippent au pouvoir désespérément.
2. Ensuite, la guerre va servir les intérêts de lobbies économiques et tant pis pour leurs peuples.
3. Enfin, ils profiteront de l’aubaine pour sacrifier les derniers acquis sociaux des peuples européens.
C’est ce qu’il reste à démontrer. Avec les 1, 2, 3, vous avez l'annonce du plan de la suite !
1. "Les chars russes sont à nos portes" : le Discours de la Peur
Les dirigeants européens, l’anglais Stamer et le français Macron en tête, puis les Allemands, les Danois, les Suédois, les Polonais ne ratent pas une occasion de dire que Poutine a un plan : nous envahir.
Je ne reviens pas sur l’absence totale de discours poutinien qui irait dans ce sens. Je l’ai fait dans deux articles. C’est l’avantage de tenir un blog, on peut renvoyer à des choses écrites il y a un an et qui s’éclairent encore mieux maintenant.
Sur le fait que la Russie n’a pas de doctrine militaire expansionniste vers l’ouest, il faut relire
https://informations-covid.e-monsite.com/blog/le-monde-vu-depuis-l-il-de-moscou.html
et voir comment le pseudo-débat médiatique fonctionne comme caisse de résonnance des discours belliqueux du Pouvoir en alignant des sornettes bien enveloppées dans le drapeau national. Garde à vous !
https://informations-covid.e-monsite.com/blog/face-a-poutine-qui-sont-les-vrais-patriotes-apres-le-discours-de-la-peur-la-designation-de-l-ennemi-interieur.html
Sur le fait que nos dirigeants sont des va-t-en guerre inconséquents qui n’ont pas le début d’une preuve de ce qu’ils dénoncent, on peut relire
https://informations-covid.e-monsite.com/blog/insoutenable-legerete-de-l-hote-de-l-elysee-et-discours-de-propagande.html
Tous ces discours creux, vides mais terriblement inquiétants car ils jouent avec nos vies, trouvent un regain de vigueur depuis que les USA ont déclaré que la défense de l’Ukraine, c’était fini, et avec elle probablement l’OTAN. Je pense que cette OTAN aurait dû être dissoute en 1990 avec la chute du Mur, alors je ne vais pas la pleurer maintenant. Dans l’intervalle, elle aura réussi, dans sa stratégie expansionniste, à créer les conditions du conflit ukrainien et à foutre en l’air la possible jonction économico-politique entre UE et Russie. Elle a rempli sa mission, pour les USA, elle peut disparaître, le vrai chantier pour Trump est du côté de la Chine à présent. Et il va s’en occuper peut-être avec son allié Poutine, maintenant.
Il est pathétique d’entendre nos politiciens français saisir le moindre micro-événement pour faire peur au peuple. Dernier en date, hier, notre ministre de la Défense, Lecornu, dénonce une « action agressive » d’un avion russe contre… un drone français ! Ouh la, on tremble ! Je n’invente rien :
https://www.youtube.com/watch?v=Vw95IVdg5D4

Un Tweet du Ministre, et un plateau BFTV avec un général et aussi un expert. Et la situation est « grave ». Sérieusement…. Lisez de quoi il retourne, si jamais les faits sont avérés. Et écoutez la « journaliste » souligner avec son intonation « un comportement dangereux », « TROIS passages successifs… ». C’est surréaliste. On ne sait pas bien où c’est la Méditerranée orientale, sans doute vers la Crimée, et on peut se demander ce que foutait là un drone français. Mais c’est terrible. : on a été à deux doigts de … perdre le contrôle d’un drone !!! Et donc le Ministre dénonce le passage de cet avion : « action intentionnelle, non-professionnelle ( ???) et agressive qui n’est pas acceptable ». On sent Lecornu à deux doigts de déclencher la guerre ! À côté, l’assassinat de Sarajevo, en 1914, c’était de la petite bière ! Ce genre d’ « information » est du même niveau que les prétendues cyber attaques de Moscou sur la France, toutes aussi invérifiables que les attaques des Atalantes et Lémuriens de la secte du Mandarom (voir https://informations-covid.e-monsite.com/blog/les-soldats-nord-coreens-atlantes-ou-lemuriens.html)
Tout cela n’est pas sérieux. Pas sérieux ? Au contraire : c’est avec ce genre de non-nouvelle, reprise en chœur par un dispositif médiatique aux ordres, qu’on endoctrine les Français, qu’on les prépare à la guerre. Propagande. Endoctrinement.
À quoi sert cette agitation politico-médiatique ? Plusieurs bénéfices potentiels, que je détaille.
2. Le bénéfice politique : « J’ n’veux voir qu’une tête »
Quand l'heure est grave, quand l'ennemi est à nos portes, il n'est plus temps de discuter il n'est plus temps de débattre, l'heure n'est plus à la démocratie. Il faut s'unir contre l'ennemi. C’est Bayrou qui, au Parlement déclare « le message et la vision du gouvernement, c’est que nous ne pouvons pas désespérer », a martelé le locataire de Matignon au Palais du Luxembourg, évoquant « une heure de vérité » pour l’Europe. « C’est un devoir de civilisation que nous avons à remplir ». Carrément : "de civilisation" !
« Jamais le risque d’une guerre sur le continent européen, dans l'Union européenne, n’a été aussi élevé », estime le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, au lendemain d’un sommet à Londres, le 3 mars. « La ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous » en raison des « ambitions impérialistes » de la Russie, et notamment de la guerre qu’elle a déclenchée contre l’Ukraine.
C’est Merz, futur chancelier allemand qui dit : « Compte tenu des dangers qui menacent notre liberté et la paix sur notre continent, le mot d’ordre pour notre défense doit être : quoi qu’il en coûte ! ». Cette expression fait référence à des propos tenus en 2012 par le président de la Banque centrale européenne de l’époque, Mario Draghi, pour signifier la volonté de l’institution monétaire de défendre l’euro à tout prix durant la crise de la dette. Elle a été reprise par Macron pour le Covid. On sait hélas maintenant ce qu’elle nous a coûté en termes de dette, et j’y reviens plus loin.
Les titres de la presse exhibent comment la gauche se trouve désunie face à la position à adopter dans le conflit ukrainien et on voit tout de suite pointer le discours de l'anti France derrière ces critiques. En France, Macron, complètement désavoué sur le plan intérieur et sans plus aucun mandat du peuple, tente de redorer son blason en essayant de donner des leçons à Trump et en essayant de prendre le leadership du camp du Bien. Il parle de monter le budget militaire à 5 %. Plus que son doublement ! Autant dire que les Universités, les hoîtaix, les tribunaux, les festivals pourront se gratter pour avoir de quoi fonctionner !
Valérie Haye, vous vous souvenez de sa « campagne » aux élections européennes, du vide intersidéral de sa pensée, se fait géopolitologue :
https://www.lejdd.fr/politique/apres-le-clash-trump-zelensky-valerie-hayer-plaide-pour-une-economie-de-guerre-comme-au-temps-du-covid-155515
« Valérie Hayer plaide pour une économie de guerre comme au temps du Covid » : allons-y gaiement pour … « 250 milliards d’investissements annuels pour se réarmer et ne plus dépendre des États-Unis ». Le 1er mars, notre va-t-en-guerre nationale déclare :
«C’est au tour de l’Europe d’être l’arsenal de la démocratie, c’est-à-dire d’assumer le leadership du monde libre. Cela signifie se mettre en mode économie de guerre »
Pendant ce temps d’autres dirigeants européens ne sont pas sur cette ligne.
Le premier ministre hongrois a déclaré qu’il rencontrerait Emmanuel Macron mercredi pour discuter de l’Ukraine, avant un sommet extraordinaire des dirigeants de l’Union européenne prévu jeudi. « Certains veulent la guerre et d’autres veulent la paix. C’est le défi auquel nous devons faire face », a déclaré Viktor Orban devant la presse à Budapest, déplorant l’attitude de ses « alliés européens » et le « fossé transatlantique ».
Mais ceux-là, on ne va pas les écouter : Orban est un dictateur populiste d’extrême-droite. D’emblée disqualifié. Pour être sûr que les voix dissonantes ne prennent pas trop de place, on les fait taire comme c’est le cas en Roumanie. Non seulement le candidat qui n’était pas sur une ligne guerrière avec Moscou n’a pas pu aller au second tour de la présidentielle, mais le voici maintenant accusé, inculpé – soupçons d’ingérence de Moscou et fausses déclarations de financement de campagne :
https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/01/roumanie-manifestation-en-soutien-au-candidat-prorusse-calin-georgescu-inculpe-pour-fausses-declarations-apres-l-annulation-de-la-presidentielle_6571932_3210.html
https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/27/en-roumanie-le-candidat-prorusse-a-la-presidentielle-calin-georgescu-inculpe-sur-fond-de-soupcons-d-ingerence-de-moscou_6566262_3210.html
Les prochaines élections roumaines ne devaient pas échapper au camp belliciste.
3. L’UE et le lobby militaro-industriel
Ces discours bellicistes risquent d’avoir un bel impact sur les économies européennes. Le discours de Valérie Hayer est pile poil celui d’Ursula Von der Leyen.
https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-ursula-von-der-leyen-appelle-a-augmenter-les-depenses-militaires-europeennes-de-facon-massive_7106073.html
https://www.lefigaro.fr/international/defense-europeenne-le-plan-a-800-milliards-en-trompe-l-oeil-d-ursula-von-der-leyen-20250304
Rappelons qu’UVDL n’a pas été élue par les peuples européens et ce n’est pas un mince détail quand on veut engager des pays vers une économie de guerre, sans débat. Les économies de nos pays sont exsangues du fait des dépenses colossales de la crise Covid et des sanctions économiques contre la Russie. Ces sanctions sont pourtant sans effet car la Russie a réussi à les contourner ; c’est le Monde qui détaille :
https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/03/03/pour-contourner-les-sanctions-occidentales-la-russie-a-cree-son-economie-parallele_6574508_3234.html
Après trois années de sanctions occidentales destinées à l’isoler, la Russie a réussi non seulement à s’adapter, mais aussi à devenir le centre d’une économie mondiale parallèle. Un vrai défi pour l’Ouest car, au cœur de ce système permettant de contourner les mesures américaines et européennes, Moscou a progressivement mis en place une nouvelle architecture financière. « Plus de 80 % de tous les règlements de commerce extérieur russe sont désormais effectués en roubles ou en devises de pays amis, principalement le yuan chinois, selon les estimations de la banque centrale russe. Mais, selon nos estimations, c’est entre 60 % et 70 % qui s’opèrent en fait avec de nouveaux schémas financiers restructurés échappant dorénavant totalement et durablement à tout contrôle des Occidentaux », prévient Dmitri Nekrassov, l’un des économistes russes qui, opposant du Kremlin exilé à Chypre, dirige désormais le Center of Analysis and Strategies in Europe, qu’il a cofondé en 2024.
C’est dans ce contexte que UVDL, après avoir donné 75 milliards au lobby pharmaceutique, sous forme de contrats de vaccins dont l’essentiel a ensuite été jeté à la poubelle (on estime à 240 millions de doses l’ensemble des produits périmés qui ont ou vont être jetés, un aperçu avec cet article du Monde)
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/29/pandemie-de-covid-19-le-grand-gaspillage-des-vaccins_6119589_1650684.html?utm_source=chatgpt.com)
s’apprête à demander aux Européens de faire un effort de … 800 milliards pour s’armer contre la Russie.
Cet argent ira(it) pour l’essentiel des poches des contribuables européens aux fabricants d’armes américains, leaders du marché : dans ces conditions, c’est tout bénéfice pour les USA de se retirer, car ils arrêtent de financer directement ce que les Européens vont payer ! Double bénéfice !
Dans cette histoire, rappelons que la Commission européenne n’a pas dans ses attributions les questions de défense, qui sont du ressort de chaque État. À eux de s’entendre militairement si besoin, mais UVDL n’a normalement rien à dire sur ce plan. Elle outrepasse ses missions.
4. Endettez-vous !
Le Ministre Guizot, qui était loin d’être un crétin vu qu’il était Nîmois , disait aux Français en 1830 « Enrichissez-vous ». Le slogan de Macron, c’est « Endettez-vous ».
Au final, cela va retomber sur le contribuable français. Comment Macron et Hayer envisagent-ils de trouver de l’argent, alors que les caisses sont dites vides ? "L’emprunt ! L’emprunt !", vous dis-je !
https://www.lepoint.fr/histoire/macron-et-l-emprunt-militaire-une-strategie-aussi-vieille-que-la-france-23-02-2025-2583128_1615.php
Il ne vous a pas échappé que la dette publique française s'élevait à environ 2 380 milliards d'euros, soit 98,1 % du PIB en 2020 et que le coûte que coûte macronien l’a portée 3 228 milliards d'euros à la fin du deuxième trimestre 2024, soit 112 % du PIB ?
On va en reprendre encore un peu pour financer la guerre en Ukraine ? La suite d’un conflit provoqué par les Américains dans leur propre intérêt et qui ont maintenant changé de stratégie ? Les Européens cocus et contents ?
Macron sait très bien ce qu’il fait. La dette sert à étrangler les peuples. Elle est la variante économique du discours de la Peur : « On a plus d’autre choix que de … vous la faire rembourser. There is no alternative. Alors vos droits sociaux, c’était bon pour les années de prospérité. Maintenant il faut se serrer la ceinture ! »
On a vu comment ils ont fait le coup au peuple grec, avec l’UE en docteur Diafoirius administrant la purge, en 2010 : les Grecs étaient endettés, ils avaient vécu au-dessus de leurs moyens, il fallait qu'ils payent, il fallait que les salaires des fonctionnaires soient diminués de 40%, que les retraites soient diminuées de moitié, il fallait vendre le port du Pirée, il fallait vendre les îles à des fonds d'investissement, voire à des Chinois. Il fallait rembourser cette dette ! Mais, cette dette, ce n'est pas les Grecs qui l’avaient créée en vivant au-dessus de leurs moyens : c'était les banques qui avaient joué et perdu sur les marchés des subprimes, que l'État grec avait sauvées, et maintenant il fallait rembourser. Le peuple grec devait rembourser les banques en payant la dette de l'État, en gros !
Voilà aussi ce qui attend les peuples européens quand on leur demandera de cracher au bassinet, et qu'il leur faudra rembourser tous les coûte que coûte, celui du COVID hier et demain celui de l'économie de guerre. C’en sera bien fini de la parenthèse de prospérité que ce continent a connue après la 2e guerre mondiale.
Ce qu'une guerre a fait, une autre peut le défaire.