En route vers la vaccination obligatoire pour tous

Le 18/05/2022 0

Article du 2 juillet 2021

 

Depuis hier, je suis très préoccupé par cette nouvelle d'une possible vaccination obligatoire de toute la population entre 24 et 59 ans.

Il faut lire cet article des Dernières Nouvelles d’Alsace

https://www.dna.fr/sante/2021/07/01/covid-19-le-gouvernement-etudie-la-vaccination-obligatoire-pour-tous

Les actualités d’Orange

https://actu.orange.fr/france/une-quatrieme-vague-de-covid-19-la-rentree-se-joue-maintenant-assurent-les-specialistes-magic-CNT000001CgjFB.html

Le plus inquiétant est l’article du Sénat

https://www.publicsenat.fr/article/societe/covid-19-le-senat-recommande-la-vaccination-obligatoire-pour-les-24-59-ans-189855


L’article de Public Sénat montre que le Pass sanitaire pourrait bien voir son utilisation renforcée :

« Pour l’heure, interrogé sur la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour, par exemple, se rendre au restaurant ou au musée, Gabriel Attal a posé deux conditions ce jeudi sur LCI : qu’une telle « évolution » soit « efficace » pour convaincre de se faire vacciner, et qu’elle soit « faisable », c’est-à-dire que le contrôle des personnes à l’entrée des établissements soit « opérationnel » techniquement. Toutefois, avant d’en arriver là, il faut « continuer à déployer des efforts pour aller convaincre ceux qui ne sont pas vaccinés », en « mobilisant les médecins traitants » et en posant « à partir d’un certain moment la question de la gratuité du test ». L’élargissement du recours au pass sanitaire, déjà activé depuis le 9 juin, ou le fait de rendre payants les « tests de confort », sont aussi en discussion.

« Il faut renforcer l’incitation, mais la question de l’obligation vaccinale n’est pas un tabou, et n’est pas une atteinte aux libertés individuelles », a martelé Bernard Jomier en conférence de presse.

Où sont passées les promesses présidentielles de ne jamais utiliser le Pass pour aller au restaurant ?

https://www.leparisien.fr/politique/etapes-du-deconfinement-vaccins-pass-sanitaire-linterview-demmanuel-macron-29-04-2021-GIV6GRBP4VF3TGBLBKKRAZEGMA.php

Rappelez-vous, c’était il y a à peine deux mois, le 29 avril…

Comment le pass sanitaire fonctionnera-t-il ? N’y a-t-il pas de risque d’une société sanitaire à deux vitesses avec les vaccinés et les autres ?

Je tiens beaucoup à l’unité de la nation. Sur le plan sanitaire, chaque innovation a été accessible à tous. Les tests sont gratuits en France. Très peu de pays sont dans ce cas. Nous n’avons laissé personne au bord de la route. La république et l’Etat providence ont été au rendez-vous. Le « quoi qu’il en coûte », c’est aussi ça. Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis. Par contre, dans des lieux où se brassent les foules, comme les stades, festivals, foires ou expositions, il serait absurde de ne pas l’utiliser. Comme il en va de nos libertés publiques, le Parlement se saisira de la question. Le débat doit être ouvert. Ce pass, qui sera papier ou numérique, via l’application TousAntiCovid, permettra de montrer qu’on est vacciné ou testé négatif dans les deux jours qui précèdent. C’est juste et ça ne fracturera pas le pays. Ce sera un outil supplémentaire pour assurer la protection des Français.

Une parole présidentielle qui est en passe de se dédire en deux mois sur une question de liberté fondamentale : et l’on veut que les Français aillent voter ?

Comment en arrive-t-on là ?

  1. Etude d’une manipulation scientifico-médiatique : le pseudo-article de l’Institut Pasteur.

Il faut prendre le temps d’analyser comment les discours scientifiques, médiatiques, politiques s’enchainent, se tissent, se confortent… et ne reposent sur rien ! Mais le discours remplace la réalité, finit par l’occulter.

  1. La « publication » d’un article de l’Institut Pasteur

Une prépublication est soumise par 8 auteurs le lundi 28 juin 2021. Il s’agit d’un document non publié, dans aucune revue, pas encore soumis à évaluation par les pairs. Pas publié donc et donc pour l’instant sans aucune valeur scientifique. Mais il est placé dans un espace public, bien connu des chercheurs, HAL-Archives ouvertes, visible par tous.

Le résumé de l’article en français par ses auteurs est ici

https://modelisation-covid19.pasteur.fr/evaluate-control-measures/impact-partially-vaccinated-population/

L’article complet est ici et comme il est en anglais je vous en résume les principaux points :

https://hal-pasteur.archives-ouvertes.fr/pasteur-03272638


C’est un article de modélisation, Il fait des projections mathématiques en entrant dans données pour aboutir à des scenarios. En clair, on trouve à la fin les résultats découlant de ce qu’on a mis au début… Or les scenarios reposent sur un indicateur paramétré de façon complétement fantaisiste, le R0 : il est aisé de le démontrer.

Quels sont les paramètres de base de l’étude  ?

Le R0 pris en compte est de 4. Cela veut dire qu’1 personne contaminée en contamine 4 s’il n’ y a aucune précaution ni immunité. C’est là ce qui pose le plus problème : pourquoi ? Parce que même au début de la crise c’est-à-dire le 15 mars 2020, sans trop de gestes barrières ni de masques ni de vaccination, on estime que cet indicateur a culminé à 2,80. Mais si l’on calcule le R0 pour les débuts, ensuite on calcule un Reff (effectif) qui tient compte des… réalités des comportements humains, des mesures prisesm etc.  Sur cette question des différents R, lire

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/06/26/qu-est-ce-que-le-r0-le-taux-de-reproduction-du-virus_6044327_4355770.html

On ne parle de R0 qu’en tout début d’épidémie, pour le comportement du virus sans contrôle humain. Ensuite, ce R n’est évidemment plus adapté et on parle de Reff, ce que fait le gouvernement français.

C’est ansi que, depuis avril 2020, le R n’a jamais été au-dessus de 1,5 et le plus souvent autour de 1,1… et qu’actuellement, il est à peine au-dessus de 0,5 ; pourquoi donc retenir une valeur de quatre qui n’a jamais été atteinte ? Il est évident que cette donnée va conditionner tous les résultats dans un sens catastrophiste. La moindre des choses aurait été de faire des simulations en prenant en compte plusieurs taux différents avec par exemple 0,5, le taux actuel, puis 1 puis 1, 5 et 2 puis 2,5 et je pense qu’il aurait fallu s’arrêter là et même si on avait été à 3 ou à 4 le public n’aurait pas lu des projections reposant sur une base aussi éloigné du réel.

Voici la traduction du paragraphe introductif qui pose cela :

« Nous présentons tout d'abord les résultats dans l'hypothèse où les mesures de contrôle sont totalement supprimées à l'automne 2021, pour notre scénario de base (nombre de production de base R0=4 et couverture vaccinale de 30 %-70 %-90 % chez les adolescents, les adultes de 18 à 59 ans et les plus de 60 ans, respectivement). Dans ce cas, notre modèle prévoit une vague caractérisée par une baisse d'environ 2 500 admissions à l'hôpital par jour, ce qui correspond à peu près au pic pandémique observé en France à l'automne 2020. »

En revanche, l’article admet que si le R0 était de 3, on aurait déjà des admissions inférieures à la vague de cet automne. C’est curieusement une donnée qui ne sera pas reprise dans la presse…

« Pour R0=3, qui est la valeur estimée pour l'ensemble de l'historique, notre modèle prévoit que la couverture des accidents de 0 %-50 %-90 % chez les adolescents, de 18 à 59 ans et de plus de 60 ans serait suffisante pour que le pic d'admission dans les hôpitaux reste inférieur à la deuxième vague pandémique. »

Puis il fait une estimation – pourquoi ? – pour un R0 à 5… Evidemment, celle-ci est très pessimiste, et il faudrait alors des taux de vaccination de 50 pour les ados, 90 et 90 pour les deux catégories plus âgées…

Mais l’article se garde de faire d’estimation pour R0 = 2 ou 1,5 (les valeurs les plus importantes du Reff depuis mai 2020) ou même autour de 0,5 (le Reff actuel)… Etonnant, non ? alors que les valeurs ont été toujours, depuis avril 2020 sous 1,5. Cela est justifié par le fait qu’au tout début de la crise, on peut « estimer » que le R0 était à 3… et que le variant anglais a tété réputé 40 % plus que contagieux que la souche initiale, puis le Delta encore 60% de plus…En admettant que ces taux soient réels, on n’est plus en mars 2003. Alors que le Delta est réputé représenter 70% des incidences dans les Landes, le Reff… chute. Le premier article qui mentionnait le Delta dans ce département était du 5 juin :

https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-inquietude-dans-les-landes-face-a-la-propagation-du-variant-delta-05-06-2021-12762994.php

A cette date le Reff était de 1,03 et il est le 2 juillet de 0,61. Presque moitié moins.

Avant de faire des modèles mathématiques sur des hypothèses fondées sur des chiffres de mars 2020, avant le début des premiers gestes de protection, ne devrait-on pas s’intéresser au réel ?

Quelles sont les recommandations potentielles ?

Aucune recommandation n’est faite, strico sensu, mais des scenarios discutés. Ils seront repris dans la presse.

Vaccination des enfants envisagée

« La situation des enfants et adolescents doit être considérée avec particulièrement d’attention. S’il y a un rebond épidémique cet automne, des mesures de contrôle dans les écoles, les collèges et les lycées pourraient être nécessaires pour réduire le risque de tensions hospitalières. Du fait d’une couverture vaccinale faible, les enfants et adolescents pourraient donc vivre leur scolarité avec des protocoles sanitaires plus stricts que ceux appliqués aux adultes vaccinés. La vaccination des enfants et adolescents devrait leur permettre un retour à une vie normale. Il est important de développer des protocoles efficaces de contrôle de la circulation virale dans les écoles permettant de limiter autant que possible les fermetures de classe. »

Vaccination des adolescents renforcée

« Par exemple, si 70 % des 18-59 ans et 90 % des plus de 60 ans sont vaccinés, la vaccination de 50 % des adolescents pourrait réduire le pic des hospitalisations de 53 % et 33 % pour des R0=4 et 5, respectivement, par rapport à un scénario où ils ne sont pas vaccinés. »

Ciblage des mesures non-pharmaceutiques (comprendre confinement, mise à l’écart) pour les non-vaccinés

« Dans une population partiellement vaccinée, des mesures de contrôle qui ne seraient appliquées qu’aux personnes non-vaccinées pourraient maximiser le contrôle de l’épidémie tout en minimisant l’impact sociétal. Cela soulève néanmoins des questions sociales et éthiques importantes qui doivent être discutées ».

Conclusion :

En partant de paramètres hors norme (un R0 à 4 qui est seulement théorique au lieu des Reff), on aboutit à des recommandations qui si elles étaient suivies d’effet auraient un caractère assez discutable médicalement (avec la vaccination de masse des enfants et des adolescents, sans aucun recul pour les effets sur ces publics),  et éthiquement : ni enfants ni adolescents n’ont un bénéfice réel à cette vaccination ; et cibler des populations sur le fait qu’elles sont non vaccinées aurait un caractère discriminatoire -  non vacciné ne veut pas dire malade, faut-il le rappeler ?

  1. Du discours scientifique au discours journalistique : de la prépublication à la trainée de poudre médiatique

Comment un document qui est une pré-publication, qui n’est en général lu par personne, même pas par les pairs qui attendent la publication réelle, peut-il dès le lendemain se retrouver dans toute la presse française ? C’est le premier des points qui devrait attirer notre attention. La réponse est simple : un tweet https://twitter.com/SCauchemez/status/1409771930044010499?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1409771930044010499%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fsociete%2Fsante%2Fcovid-19-une-quatrieme-vague-possible-cet-automne-selon-linstitut-pasteur-20210629_IG4A35HCPVEOVJ277ONGFGILGA%2F

Et tous les journaux se précipitent sur une prépublication non validée.

Et dès le 29 juin, le lendemain donc, Ouest France titre :

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-une-personne-non-vaccinee-presente-douze-fois-plus-de-risques-de-contaminer-les-autres-796a52c0-d8bb-11eb-9333-fd7799748e3d

Le Figaro fait de même le 30

https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-une-personne-non-vaccinee-a-douze-fois-plus-de-chances-d-en-contaminer-d-autres-20210630

Lyon capitale

https://www.lyoncapitale.fr/actualite/covid-19-a-lyon-une-personne-non-vaccinee-aurait-12-fois-plus-de-risque-de-transmettre-le-virus/

RTL

https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/coronavirus-une-personne-non-vaccinee-a-12-fois-plus-de-risques-de-transmettre-le-virus-7900050876

Yahoo.com

https://fr.news.yahoo.com/covid-19-personne-non-vaccinee-12-fois-plus-risques-contaminer-autres-104903050.html?guccounter=1&guce_referrer=aHR0cHM6Ly9uZXdzLmdvb2dsZS5jb20v&guce_referrer_sig=AQAAAM2N1HXTCI9-TSikSVgYFPabRrPr3r-lDg8DF_J1cQktW609jiUeRh7ht_WewMPOBBcybr9tHFq3gGMG9zO4lO1jyvjjwzneonQW3F2Fz5ZaozfD6smfOHo-pUcm9GbY4pauonv3XRY-kKJKNkij3IR6yz3_2PHguRIFsQvWttpt

La Montagne

https://www.lamontagne.fr/paris-75000/actualites/une-etude-de-l-institut-pasteur-met-en-avant-le-spectre-d-une-quatrieme-vague-a-la-rentree_13976437/

Le Télégramme

https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-l-institut-pasteur-met-en-garde-sur-un-risque-de-nouveau-pic-a-l-automne-30-06-2021-12780204.php

L’Express

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/covid-19-ce-que-dit-l-institut-pasteur-sur-l-hypothese-d-une-quatrieme-vague-cet-automne_2153950.html

J’arrête là la liste… Elle serait encore très longue. Concert médiatique.

Observons le seul titre d’Ouest France pour voir comment fonctionne la désinformation. Pas besoin d’aller plus loin, car en général les lecteurs sur internet ne parcourent que les titres.

« Covid-19. Une personne non-vaccinée présente douze fois plus de risques de contaminer les autres

Dans une étude publiée lundi 28 juin, l’Institut Pasteur a tenté d’évaluer les risques de transmission du Covid-19 par des personnes vaccinées ou non-vaccinées. Ces derniers présentent un risque de transmission 12 fois plus important. »

Les amalgames sont graves dans ce seul début d’article :

  • Ce n’est pas l’Institut Pasteur mais ce sont deux chercheurs sur 8 (le premier qui n’est pas virologue ni épidémiologiste mais mathématicien, puis le sixième), qui vont soumettre, on ne sait à quelle revue, une pré-publication et qui jugent bon de la mettre en archive ouverte…  Quand j’écris un article, ce n’est l’université de Montpellier ni celle de Lausanne qui publie, c’est moi. Mais on comprend le bénéfice de l’amalgame : Institut Pasteur, c’est le sceau de la respectabilité. Ignorance ou manipulation ?
  • Le mot « publiée » est faux. Rien n’est publié. Rien n’est validé. Ignorance ou manipulation ?
  • On affirme à l’indicatif, sans précaution, un fait qui devient indiscutable : « Ces derniers présentent un risque de transmission 12 fois plus important. » alors que la pré-publication ne fait que produire un scenario. Manipulation.
  • Ce qui est retenu par le titre du journal est effectivement un des points de l’article (on en a montré les limites) qui est mis en exergue : le choix qui est fait est celui de désigner un bouc émissaire, le non-vacciné, à la vindicte publique.

Si vous lisez la suite, vous constaterez que l’article reprend sans aucune distance les points mis en avant. Rien n’a été questionné, vérifié.

On peut se demander si les différents « journalistes » ont lu l’étude. On peut penser que non.  Le Tweet de l’auteur et le résumé dû suffire, lire cela demande du temps et de l’attention. Peut-on considérer que ce n’est pas grave ? Je ne le pense pas : à l’heure où tous les journaux font du fast checking parce que cela leur donne une apparence de recherche et de vérification de l’information, il est extrêmement étonnant qu’ils n’en fassent pas de même ici et qu’ils ne questionnent pas les hypothèses qui sont posées. En réalité quand on regarde les faits qui sont soumis à ce genre de procédé de vérification, il s’agit toujours de faits ou de discours qui ne sont pas en conformité avec le point de vue consistant à dire que la vaccination est la seule solution. Jamais l’inverse.

  1. Quand le discours occulte la réalité

On parle de variant Delta qui fait des morts on invoque la Russie (autour de 7.5 % de primo-vaccinés) et surtout... on oublie soigneusement de parler de la réalité du Delta en Grande-Bretagne et dans les Landes là où déjà des gens sont vaccinés.

On oublie de dire que depuis 3 semaines aucune personne n'est rentrée en réanimation - aucune - dans les Landes, un département de 660000 habitants le département dans lequel le Delta serait à plus de 70 % dominant. 4 entrées en réa entre le 1er et le 14 (Delta non dominant), 0 depuis.

Patients hospitalisés

Nouveaux patients hospitalisés

Patients en réa

Nouveaux patients en réa

Taux occupation lits en réa

1er juillet

23

0

2

0

11,7

30 juin

23

3

2

0

12,4

29 juin

20

1

2

0

12,4

28 juin

20

1

2

0

12,9

27 juin

23

0

2

0

12,6

26 juin

23

0

2

0

12,9

25 juin

23

3

2

0

13,3

24 juin

21

2

2

0

14,1

23 juin

20

1

2

0

15

22 juin

21

1

2

0

15,3

21 juin

24

1

3

0

16,5

20 juin

28

0

4

0

16,7

19 juin

28

0

4

0

16,5

18 juin

28

0

4

0

17,7

17 juin

29

2

4

0

19,7

Source - gouvernement : https://dashboard.covid19.data.gouv.fr/vue-d-ensemble?location=DEP-40

Même chose en Angleterre.

Je cherche vainement des articles sur la Grande Bretagne me parlant d’autre chose que de circulation du virus. Je cherche les chiffres des hospitalisations qui montent, des morts qui augmentent.  Rien. Hier, un article :

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/36684-Variant-Delta-comparaison-Russie-Grande-Bretagne-l-importance-la-vaccination-France

« Dans le premier pays, environ les deux tiers de la population ont reçu une dose de vaccin – 44 581 771 personnes au 29 juin, selon un décompte gouvernemental – et quasiment la moitié a eu les deux injections – soit 32 721 762 personnes. En Grande-Bretagne, le variant Delta est ultra majoritaire puisqu’il représente désormais 96% des nouvelles infections. Cela a contraint le pays a repoussé la levée des restrictions sanitaires au 19 juillet, par mesure de précaution. Pour autant, le nombre de décès quotidien n’a pas flambé et s’élève à huit par jour en moyenne. »

Huit par jour en moyenne…

De quoi parle-t-on alors ? De quelle vague parle-t-on ? D'un virus qui circule plus ? Ou de vague d'hospitalisation ? Quelle confusion !

Si c'était seulement de la confusion : j'ai bien peur que ce soit de la manipulation. Quant à ce point, on refuse de voir les faits les chiffres quotidiens qui continuent à baisser et qui contrastent tant avec ce discours de la peur ! Même en taux d'incidence, tous les départements français de métropole sans exception sont en dessous du seuil d'alerte le 1er juillet, un seuil d'alerte à 50 pour 100000 par semaine ... Dans le Gard on est à 7 ;  dans l'Hérault à 11.... en Corse du Sud, 1,8 et en Haute Corse 2,7. Si la France a une incidence moyenne à 18, c'est en grande partie dû à Guyane 217 et Réunion 141 mais… ce n’est pas l’effet du Delta, sinon on est plutôt sous ou autour de 10. Pour mémoire, on était à 400 il y a deux mois…

https://www.sortiraparis.com/actualites/a-paris/articles/240044-taux-d-incidence-par-departement-au-jeudi-1-juillet-2021-en-france

  1. Des discours médiatiques au politique : vers la vaccination obligatoire

Depuis hier, les médias panurgiens donnent dans le concert de la vaccination obligatoire pour les 12-59 ans.

Voici Emmanuel Lechypre sur RMC et BFMTV. Les chiens (de garde) sont lâchés :

https://rmc.bfmtv.com/emission/vaccination-entre-deux-policiers-emmanuel-lechypre-explique-qu-il-s-agissait-d-une-image-2045401.html

« "Les non-vaccinés, ce sont des dangers publics. J'ai une démarche très claire: je ferais tout pour en faire des parias de la société. Vous mettez la vie des autres et la vôtre en danger. Il y a un moment où la connerie, ça suffit (...) Je les attends, appelez-nous. On vous vaccinera de force. Je les ferai emmener par deux policiers au centre de vaccination. Il faut aller les chercher avec les dents et avec les menottes s'il faut!" a-t-il lâché, volontairement provoquant. »

Et les autorités politiques peuvent alors y aller de leur couplet. Véran, Attal, la mission du Sénat dont le texte a ouvert cet article. Regardez leurs discours : ils ne parlent que de circulation, pas de gravité pour les personnes ou pour le système de santé.

La Haute Autorité de Santé, aux ordres, y va de son couplet :

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-il-faudra-envisager-le-vaccin-obligatoire-des-12-ans-selon-la-haute-autorite-de-sante-e63ca7e6-db03-11eb-8d73-e9936afc53a2

« Si Dominique Le Guludec rappelle que l’obligation vaccinale est une « décision politique », elle estime que les conditions établies par son autorité de santé pour la recommander semblent désormais se réunir. « Nous l’avons recommandé en novembre sous couvert de conditions : d’avoir des vaccins sûrs, efficaces, en particulier contre la transmission, d’avoir suffisamment de doses pour vacciner tout le monde, et que la situation épidémique le requiert. Et en effet on est en train de réunir ces conditions, » déplore-t-elle. »

Les soulignements ne sont pas de moi, mais de Ouest France. Voyons les conditions alors :

  • Des vaccins sûrs : rien ni personne ne peut garantir des effets à long terme.
  • Efficaces, en particulier contre la transmission : même les plus convaincus reconnaissent que cela ne bloque pas la transmission
  • Avoir suffisamment de doses : là, oui ! les usines tournent à plein, on menace de jeter des doses. Il faut trouver des bras… pour administrer et surtout recevoir
  • La situation épidémique le requiert : tous les indicateurs sont au vert, y compris avec le delta.

De qui se moque la Présidente de la HAS ?

Les politiques, la mission mandatée par le Sénat notamment, y vont à fond : on nous dit maintenant que les deux ou trois semaines à venir vont être cruciales pour éviter la 4e vague de la rentrée... Il y aurait urgence.

Le même gouvernement qui nous disait si on était en dessous de 5000 cas positifs par jour, alors on pourrait isoler le virus, on pourrait le tracer, contrôler la maladie, la circulation, et maintenant il nous parle d'urgence alors même qu'on est à 2200 positifs par jour ?! Insulte à notre intelligence.

Absolument rien ne justifie aujourd'hui de passer à la vaccination obligatoire, la seule urgence qu'il y a... c'est que si les chiffres continuent à baisser, ils ne pourront plus tenir ce discours d’obligation : alors ils se dépêchent, ils veulent passer à marche forcée et dans les 2 semaines qui viennent, ils vont tout faire pour obliger à la vaccination parce qu'après cela risque d'être trop tard pour eux, la manipulation sera trop visible...

Heureusement, on peut espérer que des lois nous protègent. Une longue liste de rappel ici, si vous voulez un motif d’espoir :

https://www.facebook.com/benoit.sup.7/posts/1650632041798866/

Les politiques ne le savent pas ? Se croient-ils au-dessus des lois ? En tout cas, cela ne les empêche de menacer. Des politiques qui menacent leur population : le mal est fait.

Suis-je complotiste ? Est-ce être complotiste de ne trouver aucun argument réel dans tout ce qui est avancé (cf discours de la Présidente de la HAS ?)  Même la tranche d'âge envisagée pour une éventuelle obligation est totalement absurde. Si l'on devait vraiment imposer une obligation vaccinale, il faudrait la faire sur les populations à risque... Pour les 60 ans et plus dont on nous a dit qu'ils sont les fragiles, les vulnérables, les gens à protéger. Et là, on s'arrêterait à 59 ans ? Pour qui nous prend-on ?  Je vous laisse répondre. Un indice : une possible réponse rime avec le pronom.

Conclusion du jour

Je crois que dans toute cette histoire, ce qui me choque le plus, ce qui me révolte, c'est le manque d'esprit critique généralisé, c'est le relais sans distance aucune par tous les journalistes qui ne font que colporter des discours sans aucune vérification. Une population éclairée est la condition d’une réelle démocratie.

On vit une époque qui est une insulte à l'intelligence, et qui est hélas une période noire pour la démocratie : état d’urgence !

Je n'imaginais pas un seul instant devoir vivre cela en France. Jamais. Je perds beaucoup de mes illusions et c'est sans doute cela qui me fait le plus de mal : je me croyais protégé par une intelligence collective, par une exigence de liberté, par un système de pluralité politique mais je m'aperçois que cette exigence de liberté s'efface aussitôt que les gens ont peur : ils sont prêts à se soumettre aux injonctions les plus absurdes et même qu'ils en redemandent. Comme ces enfants qui dénoncent leurs parents dans 1984....

La question du vaccin obligatoire n'est pas une question de santé publique, c'est une question de salubrité publique.

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