Mes repères traditionnels sont assez bouleversés depuis 2020, la crise Covid et ce qu’elle a révélé du fonctionnement de nos démocraties. J’attendais de la gauche qu’elle défende des libertés fondamentales, mais elle s’est rangée dans le camp de ceux qui voulaient vacciner tout le monde : de ceux qui foutaient à la porte les soignants sains mais non vaccinés. Et de ce fait, je me suis le plus souvent trouvé en phase avec des gens qui ne partageaient pas mes opinions politiques mais qui défendaient une même idée des libertés fondamentales.
L’arrivée au pouvoir de Trump est l’occasion d’y voir plus clair. En quelques livraisons, je vais parler de lui et des USA, de leur rôle dans le monde. Je vais parler d’Europe politique et de contrôle de l’information. Puis je viendrai, mais plus tard, sur ces grandes questions qui ont structuré la vie politique en France mais pas que : être de droite, être de gauche, c’est quoi aujourd’hui ? Je vous avoue que je vois assez bien les deux premières livraisons, mais les deux ou trois suivantes sont encore en nébuleuse dans mon esprit, je les ai souvent retournées ces dernières années et les mettre sur papier devrait m’aider !
Alors, « Trump, le révélateur » : que nous révèle-t-il ces derniers jours, dans cette espèce de communication débridée qui est la sienne et celle de son multi-milliardaire de futur ministre Elon Musk ? Trump dit vouloir annexer le Groenland, territoire d’un État ami en théorie, le Danemark, mais qui a le tort d’être à portée de main (et de fusil s’il le faut) et de regorger peut-être de ressources ; puis il annonce vouloir rebaptiser prochainement le Golfe du Mexique en Golfe des Amériques ; ensuite, il veut reprendre le contrôle d’un Canal qui n’est pas (du moins pas encore, pas tout à fait) sur le territoire états-unien (Panama). Et enfin, ce Canada riche en eau, en ressources, qui touche sa frontière : à annexer ! Que les Canadiens comprennent leur intérêt et tout ira bien. Un 51e État ! Sinon…
Trump est au Pouvoir, un milliardaire à la tête de l’Empire. Il a la Toute-puissance : il peut dire et faire ce qu’il veut. Personne ne va vraiment venir le contredire, ce que je montre maintenant.
Ce qui est déjà formidable à voir, ce en quoi Trump est déjà un révélateur, c’est combien les vassaux se pressent pour faire allégeance. Von der Leyen n’a encore fait aucune déclaration pour protéger un État-membre. Le Danemark, cible principale, réagit mollement. Extraordinaire titre de Sud-Ouest :
Menace de Trump d’annexer le Groenland : la Première ministre danoise tend la main au président élu américain
Dans cet article, https://www.sudouest.fr/international/etats-unis/menace-de-trump-d-annexer-le-groenland-la-premiere-ministre-danoise-tend-la-main-au-president-elu-americain-22775583.php, on lit quelques passages savoureux
M. Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, a suscité l’incrédulité mardi au Danemark et en Europe, refusant d’exclure le recours à la force pour annexer ce territoire autonome. (…)
C’est clair : invasion militaire possible, comme du temps du Panama de Noriega.
Le président élu avait réitéré dès la fin 2024 ses visées expansionnistes en assurant que le contrôle du Groenland était « une nécessité absolue » pour « la sécurité nationale » des États-Unis et « la liberté à travers le monde ».
L’Empire a-t-il besoin d’expliquer cette nécessité absolue ? D’expliquer pourquoi la liberté à travers le monde dépend du fait que le Groenland devienne américain ? Ce n’est pas nécessaire.
La Première ministre danoise a réuni ce jeudi 9 janvier au soir les chefs des partis représentés au parlement danois, ainsi que les deux députés groenlandais. (…) « Nous n’avons aucune raison de croire que cela se produirait. » « Je pense qu’il faut prendre Trump très au sérieux, mais pas nécessairement au pied de la lettre », avait auparavant déclaré le ministre des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen.
On vous menace directement mais tout va bien, du moment que c’est un pays « allié » qui le fait. Moi avec de tels alliés, je n’aurais pas besoin de me chercher d’ennemis.
Puis c’est l’italienne Meloni qui explique au monde la parole du leader bien-aimé : ne le prenez pas au pied de la lettre, c’est juste un discours qui s’adresse à la toute-puissance de… la Chine !
«J’exclus que les États-Unis dans les prochaines années se mettent à essayer d’annexer par la force des territoires qui les intéressent», a-t-elle déclaré au cours de sa conférence de presse annuelle à Rome. Ces déclarations sont «davantage un message destiné» à «d’autres grandes puissances», en l’occurrence la Chine, a-t-elle indiqué.
Ah oui ? Oui, la Chine… la Chine… se mêlerait un peu trop du Groenland, et puis de Panama ! Et tiens, d’ailleurs, y aurait pas un peu trop de Chinois à Vancouver ? Meloni, apôtre du nouveau messie planétaire, explique ses paraboles.
Les Anglais ne nous décevront jamais dans leur rôle de premier vassal. Il ne leur vient pas à l’idée de critiquer ces déclarations. Ah non alors ! L’Empire est dans son droit. Toujours dans le Figaro :
Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, s'est refusé à «condamner» les déclarations du président américain-élu, «Je n'ai pas pour but de condamner notre plus proche allié», a déclaré le ministre britannique sur la chaîne Sky News, tout en assurant sur la BBC que ces annexions évoquées par Trump n'allaient «pas se produire».
Pourquoi s’étonner de ces positions de Trump, et des contorsions gênées de ses principaux vassaux européens ? Trump ne fait que proclamer qu’il a tous les droits, que les États-Unis sont partout chez eux et peuvent se servir. Alors Trump est-il vraiment ce fou que l’on décrit, ou juste le nouveau visage décomplexé de la politique américaine de toujours ?
Ses prétentions territoriales actuelles ne font que prolonger la politique de ce pays depuis la fin du 19e siècle - guerre contre l’Espagne pour les Philippines - et les multiples agressions contre des pays « amis » qui pourraient ne pas assez contribuer à ses intérêts. La liste des coups d’État directement fomentés par les États-Unis en Amérique latine est longue comme un chapelet de prière : ils y sont tous passés à un moment ou un autre. Au Guatemala (1954), le Président Árbenz avait mis en œuvre une réforme agraire qui menaçait les intérêts de la United Fruit Company, une entreprise américaine. La CIA a organisé l'opération PBSUCCESS, fournissant des armes, une campagne de propagande, et entraînant les forces rebelles menées par Carlos Castillo Armas, qui a pris le pouvoir. Au Brésil (1964), João Goulart était perçu comme trop proche de la gauche et risquait, selon Washington, de rapprocher le Brésil du bloc soviétique. Les Etats-Unis ont fourni le soutien logistique, économique, et diplomatique aux militaires brésiliens pour installer la dictature des généraux, Opération Brother Sam. En République dominicaine (1965), Juan Bosch (élu en 1963) fut renversé par un premier coup d'État militaire). Les forces loyalistes tentèrent de restaurer Bosch, mais les États-Unis intervinrent militairement pour soutenir les militaires conservateurs, craignant une prise de pouvoir par des forces de gauche. Au Chili (1973), Salvador Allende, élu démocratiquement, menait des réformes socialistes et nationalisait des entreprises, ce qui inquiéta les multinationales américaines et le gouvernement des États-Unis. La CIA finança des groupes opposés à Allende et soutint les militaires dirigés par Augusto Pinochet. En Argentine (1976), les militaires argentins, soutenus par des intérêts américains, renversèrent Perón pour établir une dictature dans le cadre de la lutte contre le communisme, avec le soutien diplomatique et militaire dans le cadre de l'Opération Condor. Au Nicaragua (1936, 1980s), les États-Unis ont soutenu la dictature des Somoza pendant des décennies (1936). Lorsque les sandinistes ont renversé Somoza en 1979, les États-Unis ont ensuite soutenu les Contras dans une guerre civile brutale. Au Honduras (1911 et années 1980), ce fut une intervention militaire américaine pour protéger les intérêts des entreprises bananières (United Fruit Company). À Panama (1989), les États-Unis ont envahi militairement le pays, pour renverser Manuel Noriega, pourtant ancien allié des États-Unis, sous prétexte de protéger la démocratie et d'éliminer le trafic de drogue. Au Salvador (années 1980), les États-Unis ont soutenu le gouvernement militaire contre les forces rebelles du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN), envoyant des milliards de dollars d’aide militaire et économique, formant les troupes salvadoriennes, souvent impliquées dans des violations des droits humains. Et puis Cuba, depuis 1961, sous embargo après une tentative d’invasion avortée (Baie des cochons).
Je passe la Corée, le Viet Nam, mais ce sont chaque fois des dizaines de milliers de morts, des civils, des familles atteintes.
Rappelons au passage ce fait historique que le soft power américain n'a eu de cesse de vouloir faire oublier et que peu de Français connaissent – si c’est votre cas, renseignez-vous : le projet d’administration directe de la France par les USA après la « Libération ». En 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis avaient élaboré un projet d'administration de la France après sa libération. Ce plan, connu sous le nom de projet AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories), prévoyait que les territoires français libérés seraient placés sous administration militaire alliée, dirigée principalement par les Américains. De Gaulle s’y est opposé et a obtenu la possibilité de création d’un Gouvernement provisoire français à la libération.
Enfin, dans les années 2000, pour mettre la main sur le pétrole irakien et libyen, les USA ont inventé les armes de destruction massive et entonné le refrain des massacres de population à Benghazi. Exit les tyrans… et à nous le pétrole. Ces pays ne s’en sont jamais remis.
Peu importe que l’administration soit démocrate ou républicaine : c’est toujours « America’s first », la doctrine. C’est sous l’administration de Obama que l’Ukraine est devenue un pays sous influence américaine. Victoria Nuland, alors secrétaire d’État adjointe aux Affaires européennes et eurasiennes des États-Unis, a joué un rôle de premier plan dans la crise politique ukrainienne de 2014, qui a conduit à la chute du président Viktor Ianoukovitch et à la formation d’un nouveau gouvernement pro-occidental après le soulèvement de Maidan. Elle a directement composé le gouvernement en 2014. Une conversation téléphonique entre Nuland et l'ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt, a été interceptée et divulguée en février 2014. Dans cet enregistrement, elle discute de la formation d’un futur gouvernement ukrainien, exprimant sa préférence pour Arseni Iatseniouk comme Premier ministre.Elle a fait nommer ministre des finances l'Américaine Natalie Jaresko, qui a dû être naturalisée ukrainienne le matin même de sa nomination alors que l'Ukraine ne reconnaît pas, en théorie, la double nationalité (https://www.letemps.ch/monde/etrangers-devenus-ministres-kiev ).
La d’État adjointe aux Affaires européennes et eurasiennes des États-Unis finissait sa conversation télphonique avec l'Ambassadeur américain en Ukraine par un très décompléxé : "I fuck the Europeans". On dirait du Trump ? C'était l'administration Obama. Comment mieux dire la position des États-Unis vis à-vis de l'Europe ? La suite ? Dès 2014, les États-Unis ont installé en Ukraine douze bases secrètes de la CIA le long de la frontière russe. Les faits sont révélés par le New York Times en février 2024 et pas contestés par la CIA. Je vous laisse lire les détails si vous avez des curiosités. https://www.nytimes.com/2024/02/25/world/europe/cia-ukraine-intelligence-russia-war.html
La presse française en a parlé quelques jours, difficle de passer sous silence une nouvelle parue dans le NYT : https://www.lefigaro.fr/international/la-cia-a-finance-douze-bases-ukrainiennes-a-proximite-de-la-frontiere-russe-revele-le-new-york-times-20240226. Puis cela retombe dans l’oubli. Il ne faut pas aller contre le récit de « Poutine comme agresseur sans raisons ». Et sans raison, fou.
On est là sur des faits documentés, pas sur des interprétations. L’Ukraine est devenue le coin planté à la fois dans l’Europe et dans la Russie, le levier pour séparer ces deux partenaires économiques qui ne devaient surtout pas trop coopérer sous peine de devenir un pôle rival des USA. La Russie fournissait une énergie bon marché aux pays de l’UE, condition de leur développement ? Les Américains ont utilisé le terme de « dépendance » à l’égard de la Russie : et la « dépendance », il faut la faire cesser d’urgence. Avant même la guerre de 2020, Biden déclarait qu’on trouverait moyen de faire cesser Nord Stream. Cela n’a pas trainé. Pendant quelques semaines, quelques mois, les médias alimentés par la propagande US ont essayé de tenir la version : « C’est la Russie qui est responsable de l’attentat ». Aujourd’hui, il est établi que c’est une équipe ukrainienne qui a fait le coup. Zelensky était-il directement au courant ? C’est sur cette marge de détail que l’on peut toujours discutailler… Mais les États-Unis savaient, ils étaient à la manœuvre. Ils ont laissé/aidé un État « ami » agresser un membre de l’OTAN dans ce qui constituait sa sécurité énergétique. Si vous voulez vous rafraichir la mémoire sur Nord Stream, retour à un article du blog :
https://informations-covid.e-monsite.com/blog/le-mensonge-prend-l-ascenseur-la-verite-prend-l-escalier-mais-elle-reste-parfois-au-sous-sol.html
Au lieu de déclencher la riposte prévue par le règlement de l’OTAN (entrée en guerre contre l’agresseur), ils ont livré des armes à l’Ukraine : les États-Unis font la guerre à la Russie par Ukrainiens interposés. Eux meurent, eux désertent, épuisés, eux fuient leur pays, la conscription qui est à 18 ans dorénavant. Mais on sauve la démocratie en Europe, on sauve le droit international. Quelle fable ! Résultat ? L’Europe paie désormais à prix d’or son gaz (de schiste) à l’Empire : l’industrie allemande (et française avec) s’effondre mais l’essentiel est sauf : les intérêts du lobby militaro-industriel américain, qui fait la politique du géant américain, quelle que soit l’administration en place.
J’ai toujours été vaguement amusé par les Européens qui s’effrayaient de voir Trump arriver au pouvoir, amusé de voir tous nos médias se presser derrière les démocrates (même le Biden sénile faisait alors l’affaire… ah non ? Alors Kamala, vite Kamala !) comme si ceux-ci avaient le moindre souci des intérêts des Européens. Entendons-nous bien : je n’ai aucune préférence entre les deux camps traditionnels américains. Et le millardaire Trump est assurément un très sale type, mysogyne, xénophobe, égocentrique. Mais en tant qu'Européen, la différence entre une administration Obama-Biden qui utilise l'Ukraine pour couler les possibles relations UE/Russie et qui massacre les Palestiniens et une admnistration Trump qui fait la même politique est pour moi de l'épaisseur d'un papier de cigarette. Sur le plan intérieur, les droits des femmes américaines à l'avortement devront faire l'objet de combats, c'est sûr. Mais ne me demandez pas de choisir entre les deux pour des conditions de politique intérieure US : les Américains ont choisi leur leader, qu'ils se débrouillent avec, c'est cela, la démocratie. Et qu'ils descendent dans la rue défendre leurs droits : c'est cela aussi la démocratie.
Mais qui que soient les dirigeants, ils font la politique de leur pays, et plus exactement des grands capitalistes américains à qui il faut de temps en temps de la sueur et des larmes pour continuer à remplir le tiroir-caisse. Mais c’est la sueur et les larmes des autres. Les Européens en l’occurrence, Ukrainiens en tête, Allemands, Français, Polonais, Roumains ensuite dont les élections présidentielles viennent d’être annulées : j’y reviendrai…
Trump a juste le toupet de jouer un peu plus « bas les masques » qu’Obama ou Biden. Il a le culot de celui qui se sent tellement puissant devant les asservis qu’il pense qu’il peut avancer sans masques à présent. L’Europe est son paillasson. S’il a besoin du Groenland pour « sa sécurité » (sic), il le prendra. Par les armes s’il le faut. Depuis des décennies, les États-Unis contribuent à la colonisation de la Palestine par les Israëliens, démocrates et républicains confondus. Joe a armé Benjamin, se rendant complice direct de massacres. Trump, encore plus décomplexé, "sans filtre" nomme Mike Huckabee, l'un des supporteurs les plus fervents de la colonisation israélienne, ambassadeur en Israël. Son futur Ministre des Affaires étrangèes, Marco Rubio vient de déclarer au Sénat qu’il mettrait fin au régime de sanctions mis en place l’année dernière par l’administration Biden à l’encontre des colons israéliens violents. Biden a contribué à la destruction de Gaza, mais il avait encore des pudeurs. Trump va aider à la fin de la solution.
Trump n’est pas plus fou que Poutine : il faut arrêter de psychologiser les politiques des grandes puissances, de les personnifier. Il est juste le révélateur ivre de puissance de la politique continue des États-Unis, celle de ses intérêts : on peut le remercier pour cela, les choses sont plus claires ainsi.
À ses côtés, on a Musk, autre ego surdimensionné, autre melon gonflé de milliards, autre ennemi potentiel des classes laborieuses, comme on ne dit plus. Avec sa fortune personnelle - 440 milliards de dollars – il aurait de quoi éradiquer la faim dans le monde, lit-on ici et là ces jours-ci. Peu lui importe, Musk joue sur un autre registre : il sera le chantre de la réduction des dépenses publiques – on sent bien qu’il a été assommé d’impôts le pauvre homme, saigné à blanc par un État prédateur qu’il lui faut dégraisser urgemment – et celui de la liberté d’expression. Et là, autour de lui, se joue peut-être une différence entre le pouvoir trumpien et le pouvoir démocrate : ce sera l’objet du futur article. Pour l’instant, contentons-nous de rappeler que Musk profite de sa future casquette de ministre pour vendre son dispositif d’accès par satellite à internet (Starlink) à l’Italie, qu’elle utilisera pour son armée. Pas sûr que l’Italie renforce ainsi son indépendance, en coupant court en même temps à toute politique européenne ! Musk, décomplexé, vient s’essuyer les pieds sur le premier ministre anglais dont il demande la démission, et fait ouvertement campagne pour l’extrême-droite en Allemagne.
L’Europe comme paillasson des Etats-Unis : jusqu’où Trump pourra-t-il donc aller pour que les Européens – je ne dis pas l’Europe car celle-ci a intégré sa domination et fait semblant de défendre nos intérêts - comprennent ? Ce qui est le plus marrant, c’est que l’arrivée de Trump et de Musk met l’Europe en difficulté, en déphasage avec l’Empire, sur un point avec lequel elle était en phase ces dernières années : le contrôle de l’information, la censure. Les États-Unis ont encore un coup d’avance et nous prennent à revers. Ce sera le thème du futur article : « Musk, Zuckerberg, l’Europe et la liberté d’expression ». Vaste sujet, mon général !