Je suis un peu usé : j’ai l’impression de vivre le Jour de la marmotte, thème d’un film sympa (mais forcément un peu long !) dans lequel Bill Murray revit chaque jour la même journée. Hier, je lisais encore dans les médias, la prédiction (à ce stade d’approximation, on ne peut parler de prévision) d’un épidémiologiste, Bruno Lina, annonçant pour la rentrée l’inexorable huitième vague sans autre donnée que « c’est la rentrée et le froid reviendra ». Je ne prends même pas la peine de montrer par des statistiques qu’il n’y a pas eu cet été de septième vague : il y a eu des cas positifs, il y a même eu des malades et vous en connaissez. Et alors ? So what ? Le pays a-t-il été plus paralysé que par l’épidémie annuelle de gastro-entérite ? La huitième vague arrivera opportunément en même temps que la nouvelle version des vaccins Moderna et Pfizer, cela permettra de relancer la machine médiatico-politique : cette fois, c’est promis, le vaccin empêchera toute contamination et toute forme grave ; ne pas se vacciner est irresponsable ; être irresponsable, c’est ne pas mériter d’être citoyen. On verra jusqu’où ira la coercition, c’est pour moi la seule inconnue. Tout le reste est déjà écrit, il nous/vous faudra à nouveau tendre le bras, mais c’est Pfizer qui dit « A votre bon cœur, M’sieurdames ! »
Le Covid au fond n’intéresse plus tant le politique, il a joué son rôle : en effet, il nous a fait passer dans le monde d’après, annoncé par Macron dès le début de la crise. On espérait un monde de solidarités nouvelles et le Covid aura fait émerger toute autre chose.
Il aura fait émerger un monde gouverné par la peur : peur du virus, peur de serrer la main, peur du vaccin, peur de la prochaine vague, peur de vivre sans son masque, peur de vivre sans la protection pourtant si illusoire du vaccin. La peur empêche de raisonner, elle pousse à accepter tout et n’importe quoi. Il n’est qu’à voir comment sur une « urgence sanitaire mondiale » proclamée par l’OMS (en 4 mois, seulement 32000 cas dans le Monde entier d’une maladie qui se guérit seule en trois semaines), les gens demandent à présent un vaccin ! Cela me laisse songeur…
Un monde dans lequel les mots ont perdu leur sens : on appelle « vaccin » un traitement qui protège vaguement pendant deux mois mais on ne sait pas trop de quoi vu qu’on peut tomber malade et aller à l’hôpital, on parle de « vague » sans savoir si c’est une vague de tests positifs, de malades ou de morts, ni sans dire à partir de quel seuil une vague existe, on parle indifféremment des morts/hospitalisations « du » covid/ « avec » le covid alors que cela n’a rien à voir, on parle de « recul » sur les effets d’un vaccin alors que celui-ci n’a que deux mois d’existence expérimentale.
Un monde dans lequel chercher à savoir l’intérêt réel d’un produit inoculé dans son propre corps et la possibilité d’effets indésirables de ces vaccins fait de vous un complotiste.
Un monde dans lequel un Patrick Cohen a pu traiter de charlatan un virologue et le menacer de devoir « rendre un jour des comptes à la Nation ». Un monde dans lequel les politiques ont pu faire les plus formelles promesses et agir exactement à l’opposé deux mois plus tard sans, eux, devoir rendre des comptes.
Un monde dans lequel la surveillance généralisée a pu se mettre en place : on a accepté de montrer patte blanche pour aller au restaurant, ou même pour se promener dans la rue avec le bon de sortie autosigné. Les gens ont pris le pli, l’essentiel est fait. La prochaine fois, ils trouveront cela normal. Si le passe vaccinal ou sanitaire ont disparu, l’infrastructure qui enregistre tout cela est restée. Elle est désormais prête à l’emploi, pour le Covid ou pour n’importe quoi qui servira d’instrument de gouvernementalité. Le crédit social est en marche sous la forme des QR codes personnels, on le retrouvera prochainement.
Un monde dans lequel on a entendu des « responsables » politiques pointer du doigt une partie de la population, la menacer même, sans que les autres ne bougent de trop. En fin d'article, en bouquet, un petit florilège d’appels à la chasse aux sorcières qu’ont proférés à des heures de grande écoute et sans que cela ne soulève autre chose que des « Ben oui, mais faut comprendre » les Raphaël Enthoven, Emmanuel Lechypre, Michel Cymes, Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Patrick Bruel, Pierre Perret, Patrick Pelloux, Christophe Barbier. Que ceux que j’oublie me pardonnent… A l’heure où il s’agit de respecter absolument toutes les minorités, y compris les plus biologiquement improbables, quel paradoxe de voir que la peur, le discours sécuritaire ont pu transformer en parias absolus des gens qui n’avaient rien fait et qui ne menaçaient personne. Je peux vous dire qu’avoir fait partie pendant des mois de ce groupe ostracisé ne donne pas confiance en l’humanité. Epreuve terrible, marquante à jamais. Elle marque encore dans leur vie des gens (soignants, pompiers) en parfaite santé interdits d’aller travailler alors que leurs semblables « vaccinés » (mais à quand remonte au juste leur dernière dose… ? Hypocrisie totale car plus aucun n’est « protégé » ni ne « protège ») pouvaient exercer en étant positifs au Covid.
Tout a été dit sur le Covid je pense, j’espère du moins ! Fermez le ban !
Mais si j’ai longtemps cru avec Claudel que « Le pire n’est jamais sûr », j’avoue que je commence à en être de moins en moins persuadé.
Le Covid cède la place dans l’actualité, provisoirement, à la guerre en Ukraine. Les médias propagandistes (je suis en train de lire Chomsky et Herman Fabriquer un consentement, paru pour la première fois en 1988 : réédité chez Investig’Action, il est d’une actualité confondante sur le rôle des médias, avec la toute puissance financière sur ce secteur qui s’est considérablement accrue) entonnent le même discours : il faudra faire des sacrifices (mais vous avez l’habitude maintenant, le Covid est passé par là), il faudra vous rationner, les temps seront durs, vous allez avoir faim, vous allez avoir froid, vous allez payer des sommes folles pour vous déplacer, vous chauffer, vous nourrir. Tout cela pour quoi ? Pour défendre la Liberté. Sérieusement ? Parce que boycotter le gaz russe va réellement mettre à genoux la Russie et sauver le monde ?
Voyons les faits. Les USA avancent leur pions européens sur l’échiquier mondial. Eux qui possèdent via des fonds souverains le quart des céréales ukrainiennes se frottent les mains : ils nous refilent à nouveau leur saloperie de gaz de schiste qui détruit la planète comme personne et qu’il faut acheminer par des supertankers. La Russie ? Le rouble a doublé face à l’euro en quelques mois, elle vend son pétrole à l’Inde qui nous le revend plus cher. Les Européens ? L’euro s’effondre face au dollar, au yen et au franc suisse. Les seuls qui vont payer l’addition, ce seront les peuples européens. Les Anglais ne peuvent plus payer leurs factures électriques. Pendant ce temps, Zelensky, déjà notoirement corrompu avant le conflit, et les siens sont gavés de milliards de dollars au nom de la Liberté. Nous savons depuis des mois que ces sanctions économiques ne servent à rien qu’à mettre les peuples européens en faillite, mais on continue. La crise économique sera violente, tant nous dépendons pour tout du prix de l’énergie. Les entreprises vont fermer, faute de pouvoir payer les factures, tous les prix vont augmenter car tous les produits nécessitent de l’énergie pour être fabriqués, puis transportés. Mais on ne change pas une politique qui perd. On a fait pareil avec le vaccin. Deux doses ne suffisent pas ? Prenez en trois, puis quatre, cinq demain.
Pire : à l’occasion de la Fête nationale ukrainienne, Macron a dit qu’on irait jusqu’au bout dans la défense de l’Ukraine. Boris Johnson (qui n’est plus Premier ministre depuis le 7 juillet mais qui fait encore fonction) s’est déplacé à Kiev pour entonner un champ martial. On parlait en 39 de « Mourir pour Dantzig », les voilà en train d’entonner doucement le refrain de « Mourir pour Kiev ». Les journalistes sont déjà dans les chœurs. Ces va-t-en guerre ont l’humeur bien légère quand il s’agit de la vie des autres…
J’ai bien envie de réécouter du Brassens et du Boris Vian maintenant que je ne vais plus écrire sur le Covid !
En cadeau, à la manière de Jacques Brel qui chantait "Afin que rien ne se perde", cette petite image de ceux qui furent la France aux temps du Covid...