Gouverner par la Peur : la guerre hybride comme outil de manipulation

Le 23/11/2025 0

Article du 23 novembre 2025

Depuis la crise Covid, je regarde le Pouvoir avec un autre œil, plus méfiant. Jusque-là, j’avais tendance à le voir comme globalement protecteur, même s’il fallait lutter contre la tentation de certains chefs d’Etat à toujours détricoter le tissu social. J’étais peut-être naïf mais il me semble que cette crise a été un tournant. J’y vois une vraie crise de la démocratie française en ce qu’elle a été l’occasion d’une instrumentalisation de la Peur pour gouverner.

Le discours de Macron 20 mars 2020 a martelé « Nous sommes en guerre », plongeant le Peuple dans une sidération de nature à annihiler tout esprit critique. Le décompte quotidien des morts avec le Covid a enfoncé le clou, les médias ont relayé à grand renfort d’images de camions militaires bâchés transportant des morts, avec celles de la construction d’un hôpital militaire de campagne, à Mulhouse ! Puis ce furent les confinements, les couvre-feux, l’état d’exception, le gouvernement quotidien par un Conseil de défense et plus par le Conseil des Ministres, l’absence d’avis demandé au Parlement.

Il ne fait aucun doute pour moi que Macron, qui se rêve en président jupitérien, adore les habits de chef de guerre, trouvant une occasion inespérée de satisfaire là un ego qui me semble psychologiquement un peu problématique. La déclaration récente du Chef d’État Major des Armées doit être lue et interrogée dans ce contexte. Tout sauf du hasard. On l’imagine mal faire ce genre de déclaration sans l’aval du Président. Mais à quel jeu joue le Pouvoir ?

Pour y répondre, revenir au texte, toujours. Ce que font peu les médias. Pas plus les politiques !

1. A l’Ouest, rien de nouveau !

Le 18 novembre 2025, lors du 107ᵉ Congrès des maires de France à Paris, le général Fabien Mandon, chef d'État-major des armées, a tenu un discours qui a provoqué un véritable séisme dans le paysage politique français. Dans un contexte déjà marqué par les tensions municipales — crise du logement, violences contre les élus, problèmes budgétaires — les maires se sont retrouvés confrontés à un message inattendu et anxiogène.

D'entrée de jeu, le général a posé le cadre : « Si j'ai accepté cet échange ou ce moment avec vous, c'est parce que le moment pour moi est particulièrement grave. » Il a poursuivi en dressant un panorama alarmiste de la situation internationale, insistant sur le fait que « toute l'anticipation qui avait été faite sur notre pays et qu'on trouve dans les grands documents d'évaluation stratégique de notre environnement, tout ça est en train de se concrétiser. Et malheureusement la dégradation s'accélère. »

Le cœur de son message résidait dans cette phrase qui a choqué l'assemblée : « Si notre pays flanche, parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu'il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense par exemple. Si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque. »

Concernant les capacités militaires, le général a affirmé :

« On a tout le savoir, toute la force économique, démographique, pour dissuader le régime de Moscou, d'essayer de tenter sa chance plus loin. Ce qu'il nous manque, et c'est là que vous avez un rôle majeur, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est. »

On croirait du Paul Déroulède, poète et politicien français, obsédé par la reconquête de l’Alsace et de la Lorraine. Rien de nouveau sous le soleil, hélas ! Le voici déclarant lors d'un meeting de la Ligue des Patriotes en 1886 :

"Il faut que la France soit prête à verser son sang pour laver l'affront. Nos enfants doivent savoir qu'ils appartiennent d'abord à la patrie, et que le sacrifice suprême n'est pas une tristesse mais un honneur. Si nous ne sommes pas capables de souffrir pour reconquérir ce qui nous a été arraché, alors nous méritons notre abaissement. La France ne peut vivre que debout, les armes à la main, prête à tout moment à défendre son rang et sa grandeur. Que chaque Français comprenne que la paix sans l'honneur n'est qu'une lente agonie."

Cette rhétorique du sacrifice nécessaire, de la "force d'âme" pour accepter de perdre ses enfants, de la nation qui "flanche" si elle refuse la souffrance - tout cela rappelle tristement les discours bellicistes de la fin du XIXe siècle qui ont préparé psychologiquement les populations européennes à la boucherie de 1914-1918.

La similitude est frappante : même appel au sacrifice, même culpabilisation de ceux qui hésiteraient, même exaltation martiale présentée comme un devoir civique élémentaire.

Alors notre Chef d’état-major a exhorté les maires à préparer leurs populations dans leurs communes, leur demandant explicitement de « partager cette vision » même si elle suscite « des inquiétudes et des questions », et concluant : « Il faut en parler dans vos communes parce que spontanément, ce ne sont pas des lectures du dimanche, ce n'est pas quelque chose d'accessible facilement. » Les élus locaux étaient ainsi transformés en relais d'une préparation psychologique à la guerre.

Mais de quelle guerre s’agit-il ?

2. Le flou de la menace : entre Russie et Chine, son coeur balance

L'un des aspects les plus troublants de cette intervention réside dans l'imprécision de l'ennemi désigné. Le général a d’abord consacré une partie importante de son discours à la Chine, évoquant longuement sa montée en puissance militaire et économique, et révélant qu'

« aujourd'hui, vous avez au Pentagone une horloge, visible de tous les officiers qui servent au Pentagone, qui décompte tous les jours jusqu'en 2027. Parce que pour les États-Unis, en 2027, la Chine s'empare de Taïwan et rentre dans la confrontation. »

Diantre ! Puis il a basculé vers la Russie comme menace principale pour l'Europe, affirmant :

« Malheureusement, la Russie aujourd'hui, je le sais par les éléments auxquels j'ai accès, se prépare à une confrontation à l'horizon 2030 avec nos pays. Elle s'organise pour ça, elle se prépare à ça et elle est convaincue que son ennemi existentiel, c'est l'OTAN, c'est nos pays. » Il a martelé que « la Russie aujourd'hui est convaincue que les Européens sont faibles. Elle en est convaincue. »

Or, ces deux adversaires hypothétiques impliquent des scénarios géopolitiques et stratégiques radicalement différents.

Sur le plan diplomatique, la Russie et la Chine entretiennent des relations très différentes avec l'Occident. Moscou mène depuis 2022 une guerre ouverte en Ukraine, avec un discours ouvertement hostile à l'OTAN. Pékin, en revanche, reste le premier partenaire commercial de l'Union européenne et maintient une posture officiellement défensive, avec une doctrine de non-emploi en premier de l'arme nucléaire.

Sur le plan stratégique, un conflit avec la Russie impliquerait probablement une guerre terrestre en Europe de l'Est, centrée sur les États baltes ou la Pologne, dans le prolongement du conflit ukrainien. Mais qui peut croire que la Russie, qui peine depuis trois ans, à mener un conflit à sa porte, depuis son territoire contre un adversaire très petit, va ensuite attaquer un ou des pays de l’OTAN ? Je vous renvoie à un article de ce printemps qui analysait la réalité de la menace russe.

https://informations-covid.e-monsite.com/blog/quelle-independance-europeenne-quelle-europe-de-la-defense.html

Un affrontement avec la Chine se déroulerait dans l'espace indo-pacifique, autour de Taïwan ou de la mer de Chine méridionale, nécessitant principalement des capacités aériennes et navales. Les forces conventionnelles nécessaires, les alliances mobilisées, les théâtres d'opération, les logistiques — tout diffère fondamentalement.

Sur le plan militaire, la Russie dispose d'un arsenal nucléaire comparable à celui des États-Unis mais d'une économie dix fois inférieure à celle de la Chine. L'armée chinoise, modernisée à marche forcée, a dépassé la Russie dans certains domaines comme les drones ou les missiles hypersoniques. Les modes d'action ne seraient donc pas les mêmes.

Cette confusion — ou ce refus de préciser — révèle pour moi clairement d’un usage instrumentalisé de la Peur, où l'imprécision de la menace permet d'entretenir une anxiété généralisée sans avoir à justifier concrètement une préparation militaire spécifique. En ces matières diplomatiques et militaires, il ne faut jamais parler à la légère. La parole est une arme. Le Chef d’état-major le sait et il choisit d’en faire un usage volontairement confus, imprécis, pour désigner l’adversaire… et aussi la nature de la menace.

3. La guerre hybride : un concept flou au service de la manipulation

Pour justifier cette préparation à un conflit imminent, le général Mandon a évoqué des "formes hybrides" déjà à l'œuvre. Le concept de "guerre hybride" mérite qu'on s'y arrête, car il constitue un outil rhétorique particulièrement efficace pour justifier des politiques sécuritaires.

"Guerre hybride" : depuis deux ou trois ans, l'expression fait florès. Les médias ne la questionnent jamais, elle s'installe dans l'univers des évidences, des choses qui semblent exister de toute éternité. Retour sur un concept bien pratique !

Le terme "guerre hybride" est apparu pour la première fois en 2005 sous la plume du lieutenant-colonel Frank G. Hoffman et du général James N. Mattis pour qualifier la situation en Irak. À l'origine, il désignait la combinaison d'actions militaires conventionnelles et de tactiques irrégulières employées simultanément par un même adversaire.

Mais le concept s'est progressivement étendu pour désigner tout ce qui était nouveau ou en dehors des cadres habituels de la stratégie militaire : le crime organisé, le cyber, la guerre de l'information, voire la politique énergétique ou la diplomatie culturelle. Cette extension sémantique transforme le concept en fourre-tout permettant de qualifier de "guerre" presque n'importe quelle action.

En juin 2014, le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a tenté de définir cette nouvelle forme de guerre, l'appelant à la fois "attaques ambiguës", "guerre hybride", "guerre non-linéaire" ou "peu importe comment nous l'appelons". Cette hésitation terminologique révèle l'ambiguïté fondamentale du concept.

Le problème majeur de ce concept est qu'il permet de présenter comme des actes de guerre des actions qui relèveraient normalement de la diplomatie, de l'espionnage classique, de la compétition économique ou de simples désaccords politiques. Sabotages, cyberattaques, désinformation, pressions économiques — tout devient "guerre hybride", justifiant ainsi une militarisation de la réponse politique.

Cette notion floue facilite la manipulation de l'opinion publique : en l'absence de définition précise, chaque incident peut être présenté comme une agression nécessitant une riposte militaire. La désinformation sur les réseaux sociaux devient un "acte de guerre", l'influence chinoise sur TikTok une "menace hybride", la dépendance au gaz russe une "arme hybride". Ce qui a le plus de succès dans les médias ce sont les cyber-attaques contre les hôpitaux français, le genre de truc qui ne mange pas de pain et fait de belles déclarations. Emmanuel Macron a déclaré en mars 2024 que la Russie était responsable de plusieurs attaques informatiques sur des hôpitaux français et européens, mais sans mentionner de faits précis. Il a réitéré en mars 2025, toujours sans faits. https://www.franceinfo.fr/politique/emmanuel-macron/face-a-la-menace-russe-rester-spectateur-serait-une-folie-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-allocution-d-emmanuel-macron-consacree-a-la-guerre-en-ukraine_7112118.html

Tout devient guerre ! Une guerre invisible que seuls les services secrets peuvent voir. Mais la Nation, ses élus au moins, avant de s’engager dans un conflit a bien le droit d’exiger des preuves, au-delà des enfumages. Mais en diluant ainsi la notion de guerre, on prépare psychologiquement les populations à accepter l'inacceptable.

4. Les réactions : un rejet quasi-unanime de la classe politique

Ces déclarations ont suscité un tollé immédiat dans l'ensemble du spectre politique français, signe que le discours martial du général a dépassé les clivages partisans habituels.

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a exprimé son "désaccord total", estimant que le général n'avait pas à inviter les maires à des "préparations guerrières décidées par personne". Il a également reproché au chef d'État-major de prévoir des sacrifices qui seraient la conséquence d'échecs diplomatiques sur lesquels son avis public n'avait pas été demandé. Et puis, reproche démocratique essentiel : est-ce au militaire de tenir un tel discours ou au politique ? La Grande muette ne l'est pas, en l'occurrence. Le Parti communiste, par la voix de Fabien Roussel, a également réagi vivement : "C'est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes, ce n'est pas assez ? Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en-guerre insupportables !" Alexis Corbières, député écologiste, a dénoncé ce qu'il qualifie de discours politique venant d'un militaire : "Je ne crois pas que ce soit le rôle du chef militaire des armées de venir devant les élus et de leur tenir un tel discours".

Du côté des élus locaux eux-mêmes, la stupéfaction dominait. Thierry Repentin, maire de Chambéry et ancien ministre, a fait part de son incompréhension : "Soit il n'en a pas assez dit, soit il en a trop dit. On s'interroge vraiment sur la portée de ce message. Pourquoi maintenant ?". Nicolas Soret, maire de Joigny, a exprimé sa perplexité : "Quel est l'objectif ? Que l'on prépare nos populations à la guerre et à un conflit armé de haute intensité, ou c'est plutôt un propos qui visait la Russie avec l'espoir que ces propos soient relayés en Russie ?"

Même parmi ceux qui reconnaissent la gravité de la situation internationale, beaucoup ont rejeté la forme du message. L'extrême droite elle-même a critiqué ces propos : Debout la France a qualifié la déclaration d'"irresponsable tant sur la forme que sur le fond", soulignant que le chef d'État-major sortait de son rôle militaire pour endosser un habit politique.

5. Le soutien problématique de Raphaël Glucksmann

Face à ce concert de critiques, un soutien notable est venu de Raphaël Glucksmann, député européen et figure montante de la gauche social-démocrate. Sur les réseaux sociaux, il a publié une longue défense du général Mandon, dénonçant "le déchaînement des autruches" et "la puissance du déni" face aux avertissements des services de sécurité européens. Ce soutien ne devrait surprendre personne tant il est cohérent avec le parcours et les positions de Glucksmann sur les questions internationales. Mais il soulève de sérieuses interrogations sur l'objectivité et la pertinence de son jugement.

D'où parle Raphaël Glucksmann ? Son engagement pro-ukrainien n'est pas nouveau, mais il s'inscrit dans un parcours qui révèle une posture idéologique marquée. Ancien conseiller du président géorgien Mikheil Saakachvili jusqu'en 2012, Raphaël Glucksmann a été marié de 2009 à 2015 avec Eka Zgouladze, vice-ministre des Affaires intérieures de Géorgie (2005-2012) dont la mission était de désoviétiser le pays. Mais au lendemain de la défaite électorale de Saakachvili, le couple quitte la Géorgie pour devenir le soutien de Vitali Klitschko (ancien boxeur) lors du mouvement Euromaïdan en Ukraine en 2013-2014. Obtenant la nationalité ukrainienne, Eka Zgouladze est devenue quelques jours après ministre de l’intérieur de Porochenko… Faut-il que le rappelle ici le rôle attesté des USA dans la formation de ce gouvernement ? L'appel téléphonique entre Victoria Nuland, secrétaire d'État adjointe américaine pour l'Europe, et Geoffrey Pyatt, ambassadeur des États-Unis en Ukraine, et le choix par eux du futur premier ministre Arseni Iatseniouk ? C'est là qu'elle a ces si diplomatiques paroles : "Fuck the UE". Elégant, non ? 

https://www.bfmtv.com/international/amerique-nord/etats-unis/ukraine-fuck-the-eu-l-enregistrement-embarasse-les-americains_AN-201402070041.html?utm_source=chatgpt.com

Glucksmann s'est construit une identité politique autour d'un atlantisme assumé et d'une hostilité viscérale à la Russie. Durant la campagne des élections européennes de 2024, il a appelé à "passer en économie de guerre" pour soutenir l'Ukraine, promettant de tout faire pour que Kiev intègre l'OTAN et l'Union européenne. Il a systématiquement rejeté toute perspective de négociation avec Moscou, affirmant que la "défaite totale de Poutine" était un "objectif stratégique" et une "obligation" pour l'Occident.

Cette posture maximaliste — refus de toute diplomatie, escalade militaire permanente, intégration de l'Ukraine dans les structures occidentales quels qu'en soient les risques — pose question. Elle révèle moins une analyse géopolitique équilibrée qu'un engagement partisan difficilement compatible avec l'objectivité nécessaire sur ces sujets.

Lorsque Glucksmann qualifie d'"autruches" ceux qui s'interrogent sur le bien-fondé d'une préparation militaire à un conflit majeur, il refuse précisément le débat démocratique que cette question exige. Faut-il rappeler que l'histoire du XXᵉ siècle est jalonnée d'exemples où la surenchère militariste, présentée comme une réponse "réaliste" aux menaces, a conduit aux pires catastrophes ?

Son soutien au général Mandon révèle une vision où la critique de la militarisation devient automatiquement de la lâcheté, où l'appel à la diplomatie est assimilé à de la capitulation, où l'interrogation sur le bien-fondé d'une guerre devient une trahison. Cette rhétorique binaire — courage contre lâcheté, lucidité contre aveuglement — est précisément celle qui permet de court-circuiter le débat démocratique au profit d'une logique martiale.

La question de la crédibilité se pose : peut-on considérer comme un analyste objectif de la situation géopolitique quelqu'un qui a un engagement aussi viscéral, aussi partisan sur ces questions ? Quelqu'un dont la ligne politique depuis plus de dix ans consiste à pousser à l'affrontement avec la Russie, quelles qu'en soient les conséquences pour les populations européennes ?

La réponse semble évidente : Glucksmann ne parle pas depuis une position d'analyse équilibrée mais depuis celle d'un militant engagé dans un camp, celui de l'escalade militaire permanente avec Moscou. Son soutien au général Mandon n'est donc pas surprenant — il est cohérent avec une trajectoire qui fait de la confrontation militaire non pas un dernier recours mais un objectif politique en soi.

Conclusion : la manipulation par la peur

L'intervention du général Mandon devant les maires de France illustre parfaitement une stratégie de gouvernement par la peur. En agitant la menace d'une guerre imminente, en exigeant que les Français acceptent de "perdre leurs enfants", en mobilisant un concept flou comme la "guerre hybride", le pouvoir militaire — avec la bénédiction tacite ou explicite du pouvoir politique — tente de préparer l'opinion à des sacrifices dont personne n'a clairement défini la nécessité ni les objectifs.

Le flou entretenu entre menace russe et menace chinoise, l'imprécision du concept de guerre hybride, l'absence de débat démocratique sur ces questions stratégiques majeures — tout concourt à créer un climat d'anxiété généralisée où la population serait sommée d'accepter l'inacceptable sans véritablement comprendre pourquoi ni contre qui.

Le soutien de figures comme Raphaël Glucksmann, dont l'engagement partisan sur ces questions devrait disqualifier toute prétention à l'objectivité, ne fait que renforcer cette dynamique dangereuse. Lorsque la critique devient trahison et que l'interrogation devient lâcheté, la démocratie elle-même est en danger.

Face à cette manipulation, les citoyens doivent exiger un débat démocratique véritable sur ces questions essentielles : quelles sont les menaces réelles ? Il faudrait au moins des rapports circonstanciés produits devant le Parlement. Quels sont les moyens diplomatiques qui ont été épuisés avant d'envisager le militaire ? Au nom de quoi devrions-nous accepter de sacrifier nos enfants ? Et surtout : qui décide de la guerre et de la paix dans une démocratie — les généraux ou le peuple souverain ?

En cadeau, parce que c’est dimanche, la chanson d’un copain. Son titre ? La revoilà la petite musique. Publicité gratuite à Damien Larivière…

https://www.youtube.com/watch?v=oTVkH9HH3s4

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