Faut-il prendre la 3e ou la 4e dose ? Des signes alarmants venus d’Australie.

Le 29/10/2022 3

Article du 29 octobre 2022

 

En France, on ne connait plus le statut vaccinal des hospitalisés et décès, depuis juin. J’en ai déjà parlé. http://informations-covid.e-monsite.com/blog/on-casse-le-thermometre-la-france-arrete-de-compter-les-non-vaccines-parmi-les-cas-de-covid.html.

Honnêtement, ce que je lis avec le cas de la Nouvelle Galles du Sud (Sidney) est tellement surprenant que je me dis que je ne lis pas bien. Une incompétence de littéraire, un biais de lecture, des oeillères, je ne sais pas. Le site où je vous emmène permet de faire varier plein de paramètres. Alors si vous voulez bien vérifier ce que je raconte, je vous rappelle qu'il y a une fonction Commentaire sous les articles. Se faire détromper, c'est mieux que colporter des conneries. Je n'ai pas envie de désinformer à mon tour. Allez-y gaiement donc !

Il est important de faire un point précis au moment où la France et ses voisins lancent une quatrième campagne de vaccination. Une campagne qui ne décolle pas en France : moins de 2400 vaccins sont faits par jour en ce moment dans tout le pays.

 

Pour connaître l’effet du vaccin, il faut se tourner vers les quelques pays qui tiennent encore à jour ces données et surtout qui les communiquent. C’est le cas de l’Australie, notamment l’État de Nouvelle Galle du Sud (Sidney) avec des rapports hebdomadaires qui ne précisent pas les statuts vaccinaux https://www.health.nsw.gov.au/Infectious/covid-19/Pages/weekly-reports.aspx mais qui donnent des précisions sur la méthodologie et permettent de voir comment sont comptabilisés les décès. Cela figure par exemple sur le PDF de la dernière semaine écoulée.

https://www.health.nsw.gov.au/Infectious/covid-19/Documents/weekly-covid-overview-20221022.pdf

Sur les 24 personnes déclarées décédées à cause du COVID-19, 18 (75 %) étaient connues pour avoir reçu trois doses ou plus de vaccin COVID-19, tandis que 2 avaient reçu deux doses, 0 une dose, et 2 n'avaient reçu aucune dose de vaccin COVID-19. Le statut vaccinal des 2 autres n'a pu être déterminé.

- Les décès déclarés ont été classés comme des décès dus au COVID-19 s'ils répondaient à la définition de surveillance du Communicable Diseases Network of Australia's COVID-19 National Guidelines for Public Heath Units.

Selon cette définition, les décès sont considérés comme des décès dus au COVID-19 à des fins de surveillance si la personne est décédée avec le COVID-19, pas nécessairement parce que le COVID-19 était la cause du décès. Les décès peuvent être exclus s'il existe une autre cause claire de décès qui n'est pas liée à la COVID-19 (par exemple, un traumatisme majeur).

C’est donc une acception large, et c’est celle que l’on a également en France. Tous les décès comptabilisés sont des décès avec Covid pas forcément du Covid. Mais cette condition est rarement donnée dans les médias et on associe trop vite morts avec et morts du Covid.

Ce point de méthodologie étant fait, je passe au but de cette livraison rapide. Communiquer autour de l’efficacité du vaccin, une efficacité qui, me semble-t-il, s’avère chaque fois plus négative au fur et à mesure que les doses augmentent. C’est le constat que je fais, un peu brutal, très alarmant parce que très net, qui me semble ressortir de ces statistiques. Il est mis en évidence par un site associé aux chiffres bruts produits et qui, lui, exploite également les statuts vaccinaux des personnes.

https://app.powerbi.com/view?r=eyJrIjoiODQ4NTg4OGUtNWU5ZS00MjQ3LWJmODgtNzI1N2RmOWY3N2Y3IiwidCI6IjZmMGU5YzQyLTk2Y2UtNDU1MS05NzAxLWJhMzFkMGQ2ZDE5ZSJ9&pageName=ReportSection1c3fdc161d4008c845a6On

Vous pouvez y aller et faire vos propres sélections dans les différents menus. Les graphiques bougent au fur et à mesure, les chiffres aussi. Très performant ! Chapeau !

On commence avec le statut vaccinal des habitants.

Nsw 1

Très précis, interactif. Quand on promène le curseur on voit apparaître les chiffres.

Nsw 2

Exemple avec les chiffres le 18 octobre. On voit sur le même graphe que la 4e dose (en vert) a commencé le 24 mai, que les non-vaccinés représentent 14,5% de la population, les 4 doses 19,4 %.

Poursuivons avec les données des hospitalisations et décès, ventilées par statut. Pour cela, je sélectionne la case de gauche "Events per 1 M" : pour comparer entre elles des catégories où les nombres de personnes sont très différents (14,5% de  non-vaccinés et donc 86,5 de vaccinés), le site multiplie les chiffres réels pour arriver à  un nombre sur un million de personne de chaque catégorie. On peut ainsi comparer ce qui est comparable car les chiffres bruts ne le sont pas : il y a forcément plus "d'événements" dans 85% de la population que dans 15.

Nsw3

Ces 3 diagrammes représentent, pour 1 million de personnes dans chaque statut vaccinal, le nombre d’hospitalisations (abricot), de soins intensifs (rouge), de décès (noir). Les chiffres relévés à l'hôpital, pour faire ensuite ces projections sur 1 M, sont donnés dans le carré en haut à droite.

On lit donc sur celui de gauche que les non-vaccinés sont 0.7 pour 1 M à aller à l’hôpital, les deux doses 32,5, les 3 doses 37,8 et les 4 doses 119,8. Il y a clairement un avantage négatif à être vacciné du point de vue de l’hospitalisation. Entre 0,7 et 32, 37, 52, 119, les écarts sont colossaux : respectivement 45 fois plus de chances avec 1 dose que sans vaccin, 52 fois avec 2 doses, 74 fois avec 3 doses et 170 avec 4.

Entendons-nous : même à 170 cas d'hospitalisation, de soins intensifs ou de décès cumulés, pour 1 M on n'est pas dans une catastrophe sanitaire. Je ne crie pas à la catastrophe ! Ces chiffres restent bas. Mais d'une part, ils amènent à remettre en cause ce qui est un "dogme vaccinal" (Vaccin efficace ? Non. Vaccin sans effets négatifs ? Non plus). D'autre part, il faut les resituer par rapport au nombre d'événements causés par le Covid lui-même, qui n'ont jamais été vraiment plus élevés que ces chiffres là, et la plupart du temps plus bas. C'est pourtant en leur nom qu'on a mis en place des confinements, une vaccination mondiale de toute la population, etc.).

Pour les soins intensifs, en rouge, l’écart est déjà important entre les non-vaccinés (0,5 sur 1M), et les 1 dose (3,8) et 2 doses (3,3). La troisième montait à 5,3 (10 fois plus d’admissions en soins intensifs donc que pour les non-vaccinés). Mais encore une fois, le saut est avec la 4e dose. Avec 10,2 cas pour 1 M, on double le chiffre de la 3e dose : 20 fois plus d'entrée en soins intensifs pour les 4 doses que pour les non-vaccinés. 

Pour les décès, on voit cette fois un bénéfice significatif pour le vaccin : les non-vaccinés connaissent 11,5 cas pour 1M, et à la 1e dose on tombe à 9,1 décès pour 1 M et à la 2e dose, c’est encore plus net : 5,5. Des trois tableaux, c’est le seul qui justifie le discours « Le vaccin évite les formes graves ». Mais dès la 3e dose, l’avantage redevient négatif, 13,6 décès pour 1 M ; à la quatrième, cela explose : 27,9 décès pour 1 M.

Dans le diagramme ci-dessous, on voit, par semaine, les « événements observés » (Hospitalisation, Soins intensifs, Décès) pour 1 M de vaccinés et pour 1 M de non-vaccinés :

Nsw4

Les vaccinés (bleu ciel) sont plus touchés par ces événements que les non-vaccinés (bleu foncé) : en mai, ils ne l’étaient « que 5 fois plus » : (respectivement 65,9 pour 1 M et 14,9 pour 1 M) ; actuellement, l’écart est le plus important de toute la période : ils sont 17 fois plus touchés (respectivement 29 pour 1 M et 1,7 pour 1 M), alors que l’épidémie est en décrue générale.

Dans le document précédent, le petit carré à droite affine la statistique selon les doses de vaccin reçues. Je fais un gros plan :

Une image contenant table

Description générée automatiquement

Alors que le rapport moyen (à droite) montre que les non-vaccinés sont 5,9 fois moins touchés par les événements que les vaccinés, on voit (à gauche) que les non-vaccinés sont 12 fois moins touchés que ceux qui ont reçu 4 doses (12,7 pour 1 M contre 157,9 pour 1 M). Le désavantage est clair pour tous les vaccinés, avec peu de différences entre 1 et 2 doses de ce point de vue ; mais un premier saut important intervient à la 3e dose, et ensuite, c'est encore plus du doublement entre la troisième et la quatrième dose.

Objection 1 à ma lecture (comme disait Cyrano  "Je me les sers moi-même" !) : je vais examiner le biais suivant : « OK, mais les non-vaccinés sont peut-être TOUS des jeunes alors, cela ne prouve rien. Si c'est ça, alors c'est normal qu’il y ait plus d’événements (3/4 doses) chez les vaccinés car ce sont des vieux ».

Cette remarque de fond est à prendre en compte de trois manières différentes :

  • d'abord en consultant les pourcentages de vaccinés par catégorie d'âge. On les trouve un peu en cherchant ailleurs : https://www.health.gov.au/resources/publications/covid-19-vaccination-vaccination-data-27-october-2022: Des tableaux bruts mais il suffit de calculer les pourcentages ensuite.

 

Nsw stats 1

Une image contenant table

Description générée automatiquement

Pour les 16-19 ans (1097/1171), cela fait 93% avec au moins deux doses. Pour les 20-24 ans, c’est 92 %. Pour les 25-29, c’est 93%...

Les jeunes sont très vaccinés.

Pour les 70-74, c’est 96 %. Pour les 90-94, c’est aussi 96%. Les vieux sont très vaccinés aussi.

Il n'y a donc pas d'effet imputable à des structures différentes de la population. Les 14,5 % de non vaccinés  se répartissent régulièrement  par classe d'âge en gros (6-7 % chez les jeunes, 4% chez les plus vieux). Conclusion : les non-vaccinés ne font pas moins d'événements que les vaccinés parce que les premiers seraient jeunes, les seconds vieux.

C'est la même chose en France d'ailleurs. Les champions absolus de la vaccination ce sont les 18-29 ans : ils avaient envie de sortir, le passe vaccinal était là. Mais 65% ont quand même déjà 3 doses. Pas mal pour des gens pas à risques.

Nsw stats 3

  • ensuite, en comparant seulement les effets de la 3e et 4e dose avec ceux de la 1e et 2e : ce sont tous des gens vaccinés, donc cette variable est neutralisée ici. Mais quand ces personnes passent de 2 doses à 3 puis de 3 doses à 4, les «événements », comme les nomment les statistiques, augmentent puis explosent. Pourquoi ?

 

  • enfin en consultant un dernier graphique, qui prend en compte, précisément, les catégories d’âge :

Voici cumulés les événements d’hospitalisations, soins intensifs et décès, par tranche d’âge. J’ai coché les 3 cases dans « events observed » pour avoir ces barres.

Nsw6

En bleu clair, le nombre des événements des vaccinés ; en bleu foncé, tout en haut de chaque barre, une fine tranche représente chaque fois le même nombre, celui des 29 événements cumulés qu’ont connus des non-vaccinés. Explication : le texte à droite dit qu’on ne connait pas la ventilation par âge des non-vaccinés : peut-être que sur ces 29 événements, il y en a… je dis n’importe quoi : 4 pour les 0-9 ans, 10 pour les 30-39, 5 pour les 70-79 et 10 pour les 80-89 ? Comme ils ne savent pas, les statisticiens du Ministère ont décidé, de manière maximaliste, de verser les 29 dans chaque catégorie d’âge, comme si chaque fois une seule catégorie était concernée par tous les événements. Ce n’est pas exact, mais au moins on ne pourra pas dire qu’on sous-estime le poids des non-vaccinés dans une tranche d’âge ! Au lieu de compter 29 événements, on en comptabilise finalement 290. Peu importe.

Dans chaque groupe d’âge, même en ayant affecté chaque tous les événements des non-vaccinés, ces derniers ne représentent jamais plus de 10% de la colonne (10-19 ans). Partout ailleurs, les événements qui les touchent ne constituent qu’entre 1 et 4,5% des événements totaux (le rapport est exprimé par les petites étoiles jaunes au-dessus des barres) : eux qui représentent pourtant 14,5 % de la population entière.

Et la vérité est forcément encore moindre : en effet, tous les événements ne peuvent être partout à la fois, dans les 10 colonnes.

Objection numéro 2 : "Et si les "Unknown" étaient tous des non-vaccinés ? Ils sont presque aussi nombreux que les 4 doses. Cela changerait pas mal la donne pour les non-vaccinés". Voici aussi ce que je peux me dire, dans mes interrogations. Mais il me semble que :

- il est assez facile de savoir si une personne a été ou non vaccinée. L'absence de vaccin est connue de la personne. Il suffit de le lui demander. En revanche, le nombre de doses, pour les gens très âgés, peut parfois être plus difficile à se remémorer, et donc le statut exact peut plus facilement être "inconnu". Pas très convaincant de penser que ce sont tous des non-vaccinés.

- ensuite, statistiquement, concernant des millers de cas, il est improbable que les "Unknown" appartiennent tous à une même catégorie ; il est vraisembable qu'ils se distribuent selon la structure général de la population parente, proportionnellement. Et par conséquent, il me semble qu'on peut ne pas les considérer dans l'exploitation.

Conclusion

IL ME SEMBLE DONC  que les statistiques de Nouvelle Galles du Sud montrent que les vaccinés sont plus touchés par les formes graves que les non-vaccinés, un fait seulement démenti pour les décès et seulement pour les vaccinés 1 dose et 2 doses. Dans tous les autres cas, les vaccinés sont beaucoup plus touchés. La troisième et la quatrième dose font exploser le nombre d’événements que ce soit en hospitalisation, en soins intensifs, en décès. Quant à la 4e dose, elle double le nombre de chaque type d'événement par rapport à la 3e.

Commentaires

  • Sprilibre

    1 Sprilibre Le 16/11/2022

    Dans certains hôpitaux on exige toujours un test PCR négatif de 48 heures avant de passer sur la table d'opération.
  • Hutter

    2 Hutter Le 07/11/2022

    Suis d'accord avec vous pour tous vos derniers articles
    Concernant celui sur la "casse" du thermomètre, j'étais étonné que la DREES ne communique plus ses données chq semaine, qui montraient très clairement depuis avril environ, que les vaccinés étaient de plus en plus touchés par les situations hospitalières (HC, SC et DC) que les non-vaccinés, pour atteindre et dépasser 80% depuis des mois dans toutes les situations. Le comble de mon étonnement a été atteint quand la DREES a supprimé la colonne effectifs dans tous les statuts vaccinaux, ce qui ne permet plus de rapporter le nombre des personnes touchées par HC, SC ou DC dans chaque statut vaccinal (12) à une même population (par exemple 1 million de personnes). On peut néanmoins évaluer le % du nombre de personnes concernées par HC, DC ou SC pour chacun des statuts par rapport à l'ensemble
    Par exemple pour la dernière quinzaine disponible, on a environ 85% de vaccinés (tous statuts vaccinaux confondus) contre 15% de non-vax dans ces 3 situations hospitalières, les plus touchés étant les complets avec 1 rappel (environ 50%) et les complets avec 2 rappels (environ 25%) etc....ces chiffres se confirmant de quinzaine en quinzaine après chaque livraison de données. En attente de prochaines livraisons de données, on peut se demander pourquoi le gvnmt cherche à dissimuler ces statistiques, à suivre donc! Cordialement PH
    bruno.maurer034orange.fr

    bruno.maurer034orange.fr Le 14/11/2022

    Merci pour ce commentaire. Le dernier article de ce blog, "Dissonnance cognitive et double pensée" permet de comprendre pourquoi hôpitaux et les décès, croissante avec le nombre de doses (cf statistiques australiennes) constitue une information particulièrement dissonnante, qu'il importe de ne pas donner. Je parle dans ce dernier article des stratégies individuelles de gestion de la dissonnance (déni ou recherche d'une information rétablissant la consonnance), j'y évoque le rôle des fact-checkings pour décrédibiliser les informations dissonnantes, mais avec la DREES on est à un niveau supérieur, celui de la censure, désinformation par rétention de l'information par ceux qui sont censés la produire (Le vaccin en connaissance de cause (6) : le coût de la désinformation).

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