Tous menacés : de quoi la non-réintégration des non-vaccinés est-elle le symptôme ?

Le 20/11/2022 0

Article du 20 novembre 2020

 

Nous sommes en novembre 2022. Une partie des citoyens français est victime depuis plus d’un an de mesures discriminatoires. J’ai déjà écrit sur le sujet mais j’y reviens car il est un symptôme patent de la crise de notre démocratie, qui n’en est plus vraiment une. Certes ce n’est pas la Corée du Nord, mais cela ne suffit pas à me rassurer.

La France est avec la Grèce et la Hongrie l’un des trois pays européens à continuer à prononcer des mesures d’exclusion sociales contre des personnes au seul motif qu’elles ont refusé de se faire vacciner, principalement des soignants mais pas seulement : des pompiers, des gendarmes et des administratifs du système de santé. Sur 28 pays, beaucoup n’avaient jamais pris de mesures d’exclusion, et d’autres viennent de les lever (Allemagne, Italie, Espagne, le Québec vient de faire de même).

Rappel de quelques faits sanitaires pour cadrer le débat :

  • Le vaccin n’empêche pas d’attraper la maladie
  • Le vaccin n’empêche pas de transmettre
  • Aucune étude n’a montré que les vaccinés transmettaient moins que les non-vaccinés
  • Les vaccinés ont le droit d’aller travailler même malades du Covid et susceptibles de le transmettre, les non-vaccinés ne peuvent travailler, même testés négatifs.
  • Combien de soignants « vaccinés » sont à jour de leur troisième voire quatrième dose ? Ils devaient avoir deux doses au 16 octobre 2021 pour continuer à exercer : l’efficacité vaccinale étant au mieux de 10 semaines, ils n’ont plus aucune « protection » depuis mi-décembre 2022. Or, le gouvernement n’a jamais rendu la troisième dose ou la quatrième obligatoire pour continuer à exercer : le statut de soignant « vacciné » / non vacciné n’a donc plus aucun sens. Allait-il prendre le risque de voir de nouveaux soignants refuser l’injonction ? Il ne l’a pas fait. Ne reste depuis lors que la distinction entre personnels qui ont obéi /personnels qui n’ont pas obéi (qui ont fait valoir leur droit à disposer de leur personne, qui ont invoqué le principe de précaution, qui ont refusé de participer à un essai clinique, toutes choses prévues dans le code de santé publique et dans les traités internationaux) mais pas entre personnels vaccinés et non vaccinés. Cette distinction est pour la plupart des soignants une fiction, une étiquette vide de sens.

 

Rappel du cadre juridique :

Les personnels non vaccinés de certaines professions au contact du public sont suspendus sans salaire : ils ne sont pas licenciés, ne perçoivent aucune indemnité chômage, sont condamnés à la survie. Ils sont discriminés juridiquement sur la base de caractéristiques personnelles de santé (et alors qu’ils sont en bonne santé).

Ces faits étant rappelés, on voit bien qu’il n’existe aucun argument « sanitaire » pour s’opposer à un retour à la normale et à un rétablissement de ces personnes dans leurs droits. Ce qui est en question, c’est le comportement du Pouvoir face à des citoyens qui ont résisté à des injonctions abusives.

1.Petit florilège des déclarations du Pouvoir

Mathias Wargon, chef des urgences à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), s’est fermement opposé au retour des soignants non-vaccinés dans les services de soins le 20 juillet. Rappelons qu’il est l’époux d’Emmanuelle Wargon, Ministre du logement sous Castex. Pas un simple médecin donc.

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Le 4 novembre, Eric Alauzet, rapporteur commission parlementaire sur proposition de loi réintégration pour le groupe Renaissance, se présente comme un « humaniste ».

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Dans un tweet, il nous donne accès à la vidéo de sa déclaration à la commission parlementaire.

https://twitter.com/ericalauzet/status/1592910512433811457

Il invoque d’abord l’argument d’autorité suprême : il est contre, parce que le 22 juillet, il y a donc 5 mois maintenant, la Haute autorité de Santé était contre (on verra son argumentaire plus bas). Puis il enchaine : cela créerait dans les services deux catégories de personnel, avec risque de désorganisation du service, risque de droit de retrait des soignants se sentant menacés pas leurs collègues non-vaccinés (en gros, des pestiférés, c’est moi qui commente ici…) : « Rien ne nous assure que les personnes concernées, qui ne sont pas par nature des plus collaboratives, auront un comportement irréprochable à chaque instant de la journée, qu’elles se priveront des pauses cigarettes, du repas avec les collègues, toutes circonstances désormais bien identifiées à risques ». Et il renvoie la rapportrice de la proposition de loi dans les cordes : « Votre proposition est contestable au plan éthique car elle dédouane les personnels qui refusent de donner la priorité à la sécurité des patients et de leurs collègues ». Les non-vaccinés continuent donc pour lui à être des menaces publiques. En novembre 2022, il affirme encore cela. La stigmatisation de l'autre, ce doit être ça, l’humanisme version Renaissance J. Erasme aurait du mal à s’y retrouver…

Le 8 novembre, François Braun, Ministre de la Santé entonne le même refrain à l’Assemblée nationale :