De l'utilisation politique des chiffres

Le 18/05/2022 0

Article du 29 décembre 2020

Je reviens un instant sur cette question de chiffres, parce que tout part de là dans la définition de la politique : on n’a pas atteint les 5000,donc on continue.

Il y aurait les réalités humaines pour justifier les politiques, on pourrait les comprendre : souffrances des personnels hospitaliers, décès brutaux, séquelles. Et on pourrait même mieux les comprendre si on ne cachait pas dans le même temps les souffrances infligées à des millions de personnes.

Mais les instruments de pilotage politique ne sont même pas du côté de ces réalités humaines, ils sont statistiques. Il faut donc les regarder de plus près. Le nombre de 5000 par exemple a été produit par Macron comme étant celui de cet été qui pourrait correspondre un à nombre suffisamment bas pour isoler seulement les malades et pas les bien portants : que ne l’a-t-il fait quand il était encore temps !

Voici donc le côté pile de la politique actuelle du chiffre. Celui qui va actionner ce soir la politique de reconfinement. On demande à un maximum de personnes de se faire tester avant Noël, pour passer des fêtes tranquilles. des gens totalement sains y vont. Dans le nombre, on détecte des positifs. Soit des asymptômatiques, soit des faux positifs. Et avec cette masse considérable de personnes testées, on a un nombre en valeur absolue de cas positifs qui apparait « important » , important par rapport aux 5000 fixés à vue de nez. 14000 en moyenne avant Noël. Je pense qu’on en aurait testé deux fois plus on aurait eu peut-être 25000…

Et on conclut avec Ouest France que 

"En effet, depuis plusieurs jours, les indicateurs de la pandémie, notamment le taux d’incidence (nombre de cas confirmés pour 100 000 habitants) non seulement ne baissent plus, mais ils sont repartis en légère hausse. Le taux d’incidence national, descendu à 107 cas pour 100 000 habitants début décembre, est remonté à 150 cas pour 100 000 habitants.

Mais, on ne met pas en avant le côté face de cette réalité statistique, qui produit un chiffre beaucoup moins alarmiste lui, la chute du taux de positivité, qui apparait au détour d’une phrase dans l’article d’Ouest France cité dans le mail précédent et qui suit l’extrait ci-dessus :

Il faut préciser que le nombre de tests réalisés a explosé ces derniers jours. Avec une conséquence : face au nombre de personnes se faisant tester sans symptômes par sécurité avant de rejoindre des proches pour Noël, le taux de positivité (nombre de tests positifs par rapport aux tests réalisés), déjà réduit par un nouveau mode de calcul début décembrea chuté à 2,9 % le 27 décembre » 

Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’on pêche avec un filet toujours plus grand pour ramener un peu plus de poissons. Mais quand on regarde, on fait de moins en moins de prises par rapport à l’ensemble. 

Sur ce taux de positivité, le site du Ministère est clair https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/indicateurs-de-suivi-de-lepidemie-de-covid-19/

2. Taux de positivité des tests virologiques

Le taux de positivité correspond au nombre de personnes testées positives (RT-PCR et test antigénique) pour la première fois depuis plus de 60 jours rapporté au nombre total de personnes testées positives ou négatives sur une période donnée ; et qui n‘ont jamais été testées positives dans les 60 jours précédents.

Trois niveaux ont été fixés pour cet indicateur :

  • vert : taux de positivité entre 0 et 5% ;
  • orange : taux de positivité entre 5 et 10% ;
  • rouge : taux de positivité supérieur à 10%.

On est, avec 2,9, clairement dans le vert… L'historique monte qu’on est allé jusqu’à 16…  et qu’on est proche des minima. Regardez la carte de France de cette indicateur, elle est quasi toute verte. aucun rouge.

https://dashboard.covid19.data.gouv.fr/suivi-indicateurs?location=FRA

Ajouter un commentaire

Anti-spam